A Calais on connait surtout "Les Bourgeois", ce bronze monumental qui trône sur la place de l'hôtel de ville, mais en ce moment c'est "Le Baiser" qui attire tous les regards. Le musée des Beaux-Arts de Calais célèbre le centenaire de la disparition de Rodin en consacrant une exposition à l’un des thèmes les plus populaires et célèbres de son oeuvre. "Le Baiser - de Rodin à nos jours" propose un parcours autour du travail d'une cinquantaine d'artistes du monde entier fascinés par cette thématique récurrente. L'occasion de revoir des pièces de Chagall, Jacques Monory, Ange Leccia ou encore Bourdelle.Reportage : V. Dermersedian / G. Hayaert / F. Defrance "Le Baiser - de Rodin à nos jours"L’exposition du musée des Beaux-Arts de Calais cherche à montrer l’évolution de ce thème dans l’art depuis la création du Baiser par Rodin en 1887."On souhaitait partir d'une oeuvre plus festive que les Bourgeois de Calais et on a choisi Le Baiser", explique Florence Guionneau-Joie, commissaire de l'exposition.Le plâtre original du grand maître de la sculpture française est entouré par différentes manières d'exprimer ou de représenter le baiser. Du mythe à la réalité, de la tendresse à la violence, le baiser se fait tour à tour charnel et meurtrier. Brigitte Zieger (Courtesy de l'artiste et galerie Odile Ouizeman -® ADAGP, Paris 2017) À travers le regard d’artistes internationaux – parmi lesquels Chagall, Martin Parr, Wim Delvoye ou encore cette mystérieuse sclupture de Bourdelle, "Baiser aux volubilis". "On l'a inscrite autour de la thématique du souffle du baiser et de ce qu'il transmet auprès d'un être. Sous couvert de mythologie, il est salvateur, donne la vie, sort les êtres d’un sommeil éternel, rend immortel.", souligne encore l'experte. Antoine Bourdelle "Baiser aux volubilis" 1900 (Musée Bourdelle, Paris / photo Eric Emo ) L'exposition présente aussit une diversité de disciplines artistiques contemporaines (peinture, sculpture, installation, bande dessinée, cinéma, photographie, vidéo). Pupsam, Selfkiss (Pupsam, David Puel et Thomas Lib) Un baiser qui ne laisse pas de marbreAlors que le Grand Palais de Paris accueille dans le cadre du Centenaire de la mort de Rodin "Le Baiser" en marbre de Carrare, le musée des Beaux-Arts de Calais, reçoit le plâtre original de la célèbre sculpture. Auguste Rodin, Le Baiser, grand modèle, 1888-1898. (Musée Rodin, Paris (photo : Adam Rzepka)) "Il s’agit du plâtre servant à éditer les originaux en marbre, façonné du vivant de Rodin. On a la matrice. C’est encore mieux !", déclarait Anne-Claire Laronde, conservatrice du musée de Calais nos confrères de la Voix du Nord. Plus légère qu’un marbre ou un bronze, l’œuvre mesure 1,84 mètre de haut et pèse 170 kg. Affiche "Le baiser de Rodin à nos jours" (DR)