"Sarah Bernhardt, monstre sacré de Jean Cocteau" revit au musée de Menton
Victor Hugo l'appelait "La Voix d'or", d'autres "la Divine" ou encore "L'Impératrice du théâtre", Jean Cocteau a inventé pour elle l'expression de "Monstre sacré", Sarah Bernhardt fut sans doute la première "star" internationale. Le musée du Bastion Jean Cocteau de Menton lui consacre une exposition.
Reportage : B. Peyrano / J. Sara / J. Juvigny
La révélation théâtrale
L'exposition dévoile grâce à des photos et des documents d'archives, la vie de la grande tragédienne. Née à Paris le 22 octobre 1844, Sarah Bernardt connait enfant une vie austère en Bretagne auprès des religieuses. Lors d’une pièce donnée au couvent, elle découvre du même coup le théâtre et sa vocation. Après avoir suivi le Conservatoire d'Art dramatique et la Comédie-Française elle joue son premier rôle en 1869. Très vite ce personnage excentrique va bouleverser le monde du spectacle. "Elle a beaucoup innové et su vendre son image à travers le monde car elle faisait beaucoup de tournées à l'étranger et elle jouait en français", souligne Sandrine Faraut Ruelle, Adjointe du Conservateur Musée Cocteau de Menton.Le théâtre comme une deuxième peau
Sarah Bernardt passe 72 ans de sa vie au service du théâtre puis du cinéma, et inspire de nombreux artistes. Elle côtoie George Sand et Alexandre Dumas, qui lui confie le premier rôle féminin de Kean (1868), tandis que Nadar en fait son plus célèbre portrait. Tous admirent son timbre étonnant et son art des poses lascives.Elle vit totalement ses rôles, sans aucune limite. Narcissique comme une artiste, elle se prête facilement au jeu et laisse de nombreux portraits d'elle. "Elle a su lancer des carrières puisque certains dessinateurs comme Mucha ont fait les affiches de ses pièces et se sont fait connaître", précise encore Sandrine Faraut Ruelle.
Le jeune Cocteau aussi tombe en admiration devant la comédienne, elle devient sa muse, son inspiratrice, son double et imprègne à sa façon l'univers du poète.
Son répertoire de prédilection, Phèdre, dont on dit qu'elle a fait le tour du monde dans son costume. En 1915, à 70 ans, elle est amputée de la jambe droite (en raison d’une tuberculose osseuse) mais continue à se produire assise et rend visite aux soldats, au front, en chaise à porteurs.
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