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Réouverture du musée Picasso : "Mon grand-père vient de retrouver sa maison"

A Paris, le célèbre musée du quartier du Marais, rouvre ses portes ce samedi après cinq années de fermeture pour travaux. Un "jour de renaissance" pour le petit-fils du peintre Olivier Picasso.
Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Le musée possède 5.000 œuvres de Picasso © Jean-Luc Grzeskowiak)

Les amoureux de Picasso ont dû s’armer de patience : c’est finalement avec quatre mois de retard sur la date initialement prévue qu’ils vont retrouver les salles de l’hôtel Salé dans lequel est installé le musée depuis 1985. La durée des travaux et surtout le limogeage de sa présidente, Anne Baldassari au mois de mai, suite à une grave crise interne, ont rendu impossible une réouverture pour l’été. Ce report a privé le musée de 200.000 visiteurs, ce qui représente un important manque à gagner pour cette institution qui doit s’autofinancer à hauteur de 61%.

Une surface d’exposition doublée

Le musée qui possède 5.000 œuvres de Picasso, la plus importante collection publique au monde, présente deux fois plus de pièces qu’auparavant dans les trente-sept salles dont il dispose désormais, treize de plus qu’avant la fermeture en 2009. La totalité de l’Hôtel Salé est aujourd’hui dédiée à la collection, des caves aux combles.

  (Le Musée Picasso dans le Marais à Paris © Jean-Luc Grzeskowiak)

Un nouvel accrochage

L’accrochage inaugural a été réalisé par l’ancienne présidente du musée, Anne Baldassari, une des meilleures spécialistes de l’œuvre de Picasso. Elle est revenue au musée à la demande de son successeur et du ministère de la culture pour achever le travail qu’elle avait piloté jusqu’au mois de mai et permettre ainsi la réouverture du musée cet automne.

Anne Baldassari propose un parcours magistral sur trois niveaux dans lequel elle retrace l’ensemble de la carrière de Pablo Picasso depuis ses premiers tableaux en 1895 à l’âge de 14 ans, aux dernières œuvres réalisées en 1972 quelques mois avant sa mort. Cette présentation chronologique est ponctuée de séquences thématiques : les autoportraits, le cubisme, les peintures de guerre…

Dans les combles, le visiteur découvre la collection personnelle de Pablo Picasso : des peintures de Degas, Matisse, Cézanne, Braque, Le Douanier Rousseau ou Modigliani qu’Anne Baldassari confronte avec celles de Picasso.

Enfin, les anciennes caves de l’Hôtel Salé, sont consacrées aux différents ateliers de l’artiste et au processus de création de l’artiste. 

Olivier Picasso : "Mon grand-père vient de retrouver sa maison"

"Je ressens la même chose que des millions de gens qui ont envie de retrouver Picasso" confie Olivier Picasso, le petit-fils du peintre. Pour lui ce samedi 25 octobre, jour anniversaire de la naissance de Pablo Picasso, "c'est un jour de renaissance. Je trouve que le signe trouvé par Laurent Le Bon est excellent. Ce sera touchant à plus d'un titre".

 

La version 2014 du musée Picasso proposera 37 salles dont 15 nouvelles. "C'est énorme," confirme Olivier Picasso. "Quand on entre dans le musée aujourd'hui, on a une impression de lumière que je n'avais jamais ressentie. C'est véritablement  une œuvre ouverte sur l'extérieur."

"Je ressens la même chose que des millions de gens qui ont envie de retrouver Picasso" (Olivier Picasso avec Fabienne Sintès)

 

"Sur tous les murs, il y a des chefs d'œuvres"

 

Du sous-sol jusqu'aux combles, chaque espace est occupé. "Mon grand-père avait dit : 'donnez-moi un musée, je le remplirai!'. Il faut savoir qu'il y a un peu moins de 500 œuvres qui sont exposées sur un total de presque 5000! C'est un dixième de ce que le musée Picasso possède."

 

Parmi les œuvres exposées, il y a celles de sa collection personnelle présentée au dernier étage. Son petit-fils qui la découvre à l'occasion ajoute qu'elle "faisait partie de ses références, de ses échanges et achats. On y voit tout ce qui a nourri l'univers de Pablo." Lui qui vivait au milieu de ses œuvres voulait sans doute les voir, un jour, toutes ainsi accrochées. "Je suis certain que mon grand-père avait, très tôt, le sentiment qu'il avait un talent hors norme et qu'il devait construire, pour la suite, un musée parfait".

 

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