"Medellín, une histoire colombienne" illustrée par Botero, Correa ou La Calle aux Abattoirs de Toulouse
La nouvelle exposition du musée d'art contemporain "Les Abattoirs" de Toulouse propose un détour en Colombie. Consacrée à la scène artistique colombienne, elle parle d'histoire, de guerres et de réconciliation (1964- 2016), à travers les œuvres d'une quarantaine d'artistes parmi lesquels le plus célèbre, Botero. L'exposition "Medellín, une histoire colombienne des années 1950 à aujourd’hui" est proposée pour la première fois en Europe.
Reportage : M. Martin / E. Foissac / S. Fabre
Art : acte de vie et de survie
A travers une centaine d'oeuvres prêtées par le musée d’Antioquia de Medellín, la collection met l'accent sur la scène artistique engagée dans la région d'Antioquia et de sa capitale Medellín. L'exposition est donc à la fois esthétique et politique. La déambulation permet, notamment, de découvrir la scène moderne et contemporaine spécifiquement colombienne à partir des années 1950, avec des artistes comme Fernando Botero, Carlos Correa et Benjamín de la Calle.Guidé par les différentes épreuves que la Colombie a surmontées, le parcours se décline en trois temps : les causes de la guerre, sa complexité et ses multiples ramifications, notamment sociales, et enfin, la voie vers la paix. "C'était pour nous un acte d'Histoire que de comprendre comment des artistes travaillent dans un tel conflit et comment l'art résiste à tous ces conflits", explique Annabelle Tenèze, Directrice du musée des Abattoirs de Toulouse.
L’exposition souligne ensuite combien la violence politique et la tension sociale ont marqué plusieurs générations de Colombiens, en passant par les artistes du signe et du concept - Antonio Caro, Taller 4 Rojo ou Adolfo Bernal.
Art résilient
Une partie de l'exposition est consacrée à la période actuelle et à la paix qui règne depuis l'accord de paix signé le gouvernement et les FARC en octobre 2016. A partir de cette date, les jeunes artistes sont devenus particulièrement prolixes. Leurs moyens d'expression se sont élargis à la photo, à la vidéo et aux installations. "L'art aide aussi à reconstruire la réconciliation, la mémoire, la résilience mais aussi la reconnaissance de ce qui s'est passé", précise encore Annabelle Tenèze.La collection du musée d’Antioquia pointe aussi la résistance des femmes dans ce conflit - Libia Posada, Clemencia Echeverri, Delcy Morelos, Laura Huertas Millán, etc - et sur la manière dont leurs œuvres sont révélatrices des cicatrices physiques et émotionnelles engendrées par la violence au long cours. L’exposition est organisée conjointement par les Abattoirs de Toulouse et le Museo de Antioquia de Medellín dans le cadre de l’année France - Colombie 2017.
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