Pour fêter ses 10 ans, le musée Vodou de Strasbourg vous convie à un voyage au cœur des arts sacrés d’Afrique de l'Ouest

Près de la gare de Strasbourg, le bâtiment ne passe pas inaperçu : un ancien château d'eau construit en 1878 et classé monument historique, racheté par Marie-Luce et Marc Arbogast, ancien PDG des Brasseries Fischer et Adelshoffen. Un couple d’amoureux du continent noir qui a ramené de ses voyages une exceptionnelle collection d’objets du culte vodou africain.

En 2014, en inaugurant le Château musée Vodou, ils réalisaient un vieux rêve : faire découvrir au public le vodou africain, loin des clichés, à travers leur incroyable collection composée de plus de 1 400 objets de culte, utilisées pour des cérémonies. Un millier de fétiches, d’amulettes ou encore d’asen, glanés durant quarante ans au fil de leurs pérégrinations africaines, principalement au Togo et au Bénin, considéré comme le berceau du vodou.

Voyage au pays des fétiches

Pour ses dix ans, le musée a sélectionné des pièces majeures pour cette exposition événement baptisée Trésor Vodoun : au cœur des arts sacrés de l’Afrique. Une plongée dans un monde mystérieux pour les Occidentaux, mais qui occupe une place très importante dans la vie de millions d’Africains, dans quelques pays de l’Ouest du continent.

Le vodou tel que nous le connaissons aujourd’hui est né dans la deuxième partie du XVIIe siècle au Dahomey, l’ancien nom du Bénin, et s’est étendu au Togo, au Ghana et à une partie du Nigeria. Une religion animiste traditionnelle bâtie autour des forces de la nature (la terre, le feu, l’air et l’eau) et du culte des ancêtres. Mais pour beaucoup, c'est aussi une culture, un pouvoir, une médecine, une philosophie, et bien plus encore.

Si la plupart des habitants de ces régions se réclament des religions monothéistes, nombreux sont ceux qui font appel au vodou aux différentes étapes de leur vie, mais aussi au quotidien pour s'attirer les bonnes grâces de telle ou telle divinité dans leur vie personnelle et professionnelle ou réparer une offense. Et nombreux aussi sont ceux à porter autour du cou ou de la taille des amulettes et autres talismans fabriqués spécialement par les prêtres vodou, souvent des petits sacs de toile ou de cuir contenant tout un tas de choses.

Au Bénin, le vodou a sa fête nationale célébrée le 10 janvier et qui attire des pratiquants du monde entier (estimés à 200 millions), venus des Caraïbes, des États-Unis ou encore du Brésil, descendants d’esclaves embarqués depuis les ports du Bénin ou du Togo.

"Trésor Vodoun : au cœur des arts sacrés de l’Afrique", jusqu’au 12 janvier 2025. Château Vodou, 4 rue de Koenigshoffen 67000 Strasbourg. Renseignements au 03 88 36 15 03 et sur le site du musée.