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Polaroïd vend ses bijoux de famille pour éponger les dettes

Depuis lundi, 1.200 photographies Polaroïd sont proposées à la vente par la maison Sotheby's. L'argent récolté devrait permettre d'éponger les dettes de Polaroïd, marque phare des années 80, aujourd'hui au fond du gouffre.
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Farrah Fawcett et Ted Kennedy couchés sur des tirages carrés et instantanés. L'incroyable collection de l'entreprise Polaroïd, soit plus de mille photos, est proposée aux enchères depuis hier à New York. La vente a été ordonnée par le tribunal des faillites du Minnesota en vue de payer les dizaines de créanciers de la société d'Edwin Land, son fondateur.

En 2008, la célèbre marque a fait faillite pour la seconde fois, victime de l'arrivée du numérique. Selon Sotheby's, les mille photos mises en vente pourraient rapporter plus d'une dizaine de millions de dollars.

La collection, qui comprend des tirages Polaroid et argentiques, a été rassemblée au cours des dernières décennies par Edwin Land, inventeur de l'appareil en 1948, et Ansel Adams, photographe et directeur technique. Pour la constituer, les deux associés échangeaient des appareils photos contre les tirages Polaroïd des artistes et photographes.

Polaroïd, une révolution

“C'est la première fois de notre histoire que nous offrons une collection autour d'une technologie et non d'un artiste ou d'un thème”, déclare Denise Bethel, directrice du département de la photo chez
Sotheby's. “En éveillant l'attente et le goût du résultat immédiat, il signe les prémices de l'ère digitale”, poursuit-elle.

Le Polaroïd a révolutionné la photographie moderne, accélérant le développement des clichés. Ces appareils ont également révolutionné le monde de l'art. Il est devenu un outil précieux pour les photographes et artistes qui pouvaient agir eux-mêmes sur le résultat. La marque a été un succès. Plusieurs millions d'appareils se sont vendus dans le monde.

Des classiques mis en vente

Sotheby's parie sur la mise en vente de plusieurs tirages de grands photographes américains. La célèbre “Mère migrante” de Dorothea Lange est un de ceux-là. Photographiée en 1936 en Californie, elle est estimée entre 60.000 et 80.000 dollars.

Autre fameux cliché, celui de Chuck Close. L'artiste a signé un “autoportrait en neuf parties”, grâce à un appareil immense de 50x60 cm. L'ensemble vaudrait au moins 40.000 dollars.

La mise en vente de ces célèbres clichés signe la fin de l'âge d'or de la marque, rachetée en 2009 par un groupe d'investisseurs. Ces derniers tentent, tant bien que mal, de faire revivre l'ancien esprit Polaroïd et commercialiser l'illustre appareil. Pour cela, la société vient de recruter une nouvelle directrice artistique, la chanteuse Lady Gaga. Aujourd'hui, chez Polaroïd, on parie sur la modernité.

Julie Rasplus avec agences

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