Pickpockets dans les musées parisiens et à Versailles : l'argent volé aux touristes partait en Roumanie
Le tribunal correctionnel de Paris juge 17 personnes poursuivies dans une vaste affaire de pickpockets qui sévissaient dans plusieurs lieux touristiques de la capitale.
De la poche des touristes, l'argent coulait à flots vers la Roumanie. Le tribunal correctionnel de Paris a commencé, vendredi 4 septembre, à juger 17 personnes poursuivies dans une affaire de vols dans des lieux touristiques. L'enquête avait mis au jour deux équipes, avec à leur tête des femmes. Les écoutes téléphoniques donnent l'impression qu'il s'agit de "deux professionnelles qui échangent leur expérience", a résumé le président du tribunal, Denis Couhé.
Ces conversations laissent aussi entrevoir l'importance des sommes dérobées aux visiteurs des musées du Louvre et d'Orsay, ou du château de Versailles. Les enquêteurs ont ainsi entendu l'une des chefs d'équipe, Sandra Baciu, 35 ans, dire qu'elle faisait des "flots d'argent" : 100 000, 150 000 euros en quelques semaines.
Excédés, les agents du Louvre avaient exercé leur droit de retrait
"Je voulais me vanter", répond depuis le box des prévenus cette jeune femme brune, assurant que si l'on prenait ces déclarations pour argent comptant, elle aurait été "milliardaire". Avec son mari, elle possède néanmoins deux maisons. Surnommée la "reine des voleuses", elle avait 13 ans quand elle a fait l'objet de son premier signalement pour des faits de vols.
En 2013, face à la recrudescence des vols et des menaces et intimidations physiques dont ils se disaient victimes de la part des pickpockets, quelque 200 des 300 agents d'accueil et de surveillance du musée du Louvre avaient exercé leur droit de retrait, entraînant la fermeture temporaire du musée.
Les pickpockets s'habillaient
Autre "chef d'équipe", Mariana Gandac, 24 ans, a envoyé de l'argent au pays pour construire une maison. Dans les écoutes, elle parle de 200 000 euros. "Je voulais frimer un petit peu", a-t-elle minimisé face au tribunal, parlant de 20 000 euros.
Lors de ses séjours à Paris, les enquêteurs ont relevé la présence quotidienne de Marianna Gandac dans les lieux touristiques, amenant le président à ironiser : "Alors madame, on ne peut pas se passer de Mona Lisa et de la Victoire de Samothrace ?"
Les pickpockets s'habillaient de manière à se fondre dans la foule des touristes, prenaient des photos... L'enquête a aussi permis de découvrir certaines complicités. Des surveillants qui se faisaient graisser la patte pour fermer les yeux. Parmi les prévenus se trouve ainsi un agent du château de Versailles.
Le procès se tient jusqu'à vendredi 11 septembre.
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