"Un certain Robert Doisneau", la montagne en noir et blanc du photographe exposée à Megève
170 clichés en noir et blanc mais aussi en couleur sont à découvrir dans une exposition rétrospective consacrée au maître de la photographie humaniste. Une partie est consacrée aux Alpes dans les années 30. "Un certain Robert Doisneau" est à découvrir jusqu'au 6 mai au Palais de Megève en Haute-Savoie.
Robert Doisneau n'a pas seulement photographié le Paris populaire et mondain. L'illustre photographe qui était aussi reporter-illustrateur a travaillé, après guerre, dans les Alpes. Il a laissé de nombreux clichés pris en plein cœur du massif du Mont-Blanc pour promouvoir les vacances en altitude. Car dès les années 30, les sports d'hiver se développent, dix ans après les congés payés. L'occasion pour certains de faire une cure en montagne, là où l'air est meilleur.
Vacances en altitude
Réalisée à partir de tirages originaux issus de la collection de l’Atelier Robert Doisneau à Paris, l'exposition "Un certain Robert Doisneau" dévoile des clichés du début des années 1930 à la fin des années 1980. Une section entière est consacrée aux Alpes et au Megève des années 1930. Ces planches contact témoignent de toute une époque lorsque Megève était en plein essor. Megève en 1936, c'est la première station de ski avec deux téléphériques, également des téléskis raconte Fabienne Betend, Médiatrice culturelle à la mairie de Megève.
Un certain Robert Doisneau dévoile aussi les moments les plus intimes de l'artiste. Certains de ses clichés sont des souvenirs de ses vacances à la neige avec sa femme Pierrette dont il réalise un grand portrait et son petit-cousin Michel, skis en bois aux pieds.
De rares clichés colorés
Les clichés colorés dévoilent une autre facette du travail de Robert Doisneau. Si l'artiste a choisi le noir et blanc, majoritaire, dans son œuvre c'est essentiellement pour des raisons économiques et techniques. La pellicule était plus stable explique à nouveau la Médiatrice culturelle à la mairie de Megève. En réalité, Robert Doisneau, célébré partout pour ses photographies en noir et blanc, était en fait passionné par la couleur comme l'explique le documentaire Robert Doisneau, le révolté du merveilleux réalisé par sa petite-fille Clémentine Deroudille. Dans un extrait dévoilé dans l'exposition, on entend Robert Doisneau s'exclamer : "J'ai commencé à faire des photographies de la rue et ces photographies de cette banlieue où je demeurais n'intéressaient personne".
Après ses premiers clichés pris dans sa banlieue en région parisienne, Robert Doisneau explore à nouveau la couleur dans les années 80, avec une série de clichés sur la banlieue francilienne. Des clichés qui ont fait l'objet d'un livre La banlieue en couleur.
"Un certain Robert Doisneau", jusqu'au 7 mai au Palais de Megève.
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