"Suspendu.e en précarité", des photos qui donnent la parole aux invisibles
Zizounaï, Pierre Quentel et Jeff Kerneïs sont tous les trois des photographes professionnels. Invités dans le cadre du festival "L'autre c'est toi, c'est moi !" de Plourin-lès-Morlaix dans le Finistère, ils présentent une cinquantaine de photos jusqu'au 1er avril.
Reportage : C. Collinet-Appéré / C. Tempéreau / H. Notat
Un autre regard sur la précarité
C'est un regard juste sur ces "gens de peu" : ils sont SDF, réfugiés ou dans un grand état d'isolement et n'osent même plus regarder au loin. Or ce jour-là, devant l'objectif des photographes, ils existent enfin. Le visage se dégage, le regard s'éclaire... Un simple passage de l'état d'invisible à celui d'être humain. Les photos de Zizounaï, Pierre Quentel et Jeff Kerneïs rendent hommage à ces hommes et ces femmes de la rue.Ça a changé mon regard de les côtoyer, car pour moi c'était un peu les invisibles et un monde inconnu.
ZizounaïDes visiteurs en pleurs
Au fur et à mesure que les jours passent, l'exposition du centre social s'enrichit de textes. Ces visages interpellent les visiteurs, provoquent des réactions. Il y a "Tinono", le punk à la belle gueule, Jonathan et ses chiens, ce couple au sourire sincère et cet homme qui dort seul sur un banc. Des gens que les habitants de Plourin-lès-Morlaix croisent tous les jours. "J'ai déjà vu plus de 400 personnes sortir en larmes", nous confie Gwenaëlle Ragot l'organisatrice de l'exposition.
Ces gens-là ne demanderaient pas mieux que d'avoir une vie plus équilibrée
Gwenaëlle RagotGeste de solidarité
Depuis six ans, le festival "L'autre c'est toi, c'est moi !" invite à réfléchir sur les notions de différence. Avec ses débats, ses projections, ses spectacles ou ses expositions comme "Suspendu.e en précarité", le festival se dresse comme un manifeste contre la discrimination, contre le rejet. L'exposition est également un geste de solidarité puisque tout ou partie de l'argent des ventes sera reversé à trois associations humanitaires du Finistère.
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