"Ci-Je Gis" : déambulation perturbante dans un cimetière de portraits au Couvent des Jacobins
Le Couvent des Jacobins à Toulouse est le théâtre d'une exposition qui interpelle. "Ci-Je Gis // Cimetière de portraits" met en scène, dans des cercueils, des portraits d'hommes et de femmes jouant aux morts. Cette installation photographique participative est signée du groupe Merci, une compagnie qui n'hésite pas à traiter les sujets tabous. Une expérience à vivre jusqu'au 14 janvier.
L'exposition "Ci-Je Gis" est d'abord une question d'ambiance. Le Couvent des Jacobins est plongé dans l'obscurité. Le visteur doit se munir d'une lampe frontale. Et là, ce qu'il découvre peut avoir de quoi glacer les sangs. Il déambule au milieu de grandes boîtes habillées de plastique blanc qui sont en fait des cercueils. A l'intérieur de ceux-ci, des portraits grandeur nature de vivants jouant les morts. Cinquante Toulousains et Toulousaines se sont prêtés à ce simulacre imaginé par le groupe Merci
Reportage France 3 Midi-Pyrénées : C. Sardain / J. Pigneux / E. Foissac / M. Dailly / P. Level
Surprenant ou choquant
L'exposition "Ci-Je Gis" se veut une invitation à s'approprier l'idée de la mort et de sa propre mort avec humour et poésie. De ce point de vue, les sentiments des visiteurs sont assez partagés. L'un d'eux se déclare surpris de dialoguer avec les morts. Un autre qui vient de connaître un deuil familial trouve ça "un peu dur, et choquant".
En écho aux gisants du Moyen-Âge
Le groupe Merci a pour habitude de traiter des sujets tabous dans ses spectacles qu'il qualifie d'objets "nocturnes". L'exposition "Ci-Je Gis" est directement inspirée de sa pièce "La mastication des morts" dans laquelle le spectateur déambulait entre les tombes d'un cimetière du fond desquelles les comédiens racontaient cent ans de la vie d'un village. L'exposition au Couvent des Jacobins s'inscrit en écho à la tradition des gisants dans les églises du Moyen-Âge.
Une tradition funéraire
A ceux qui peuvent être surpris par le choix du lieu pour cette exposition performance, Marie Bonnabel conservatrice du Couvent des Jacobins, rappelle le lien à l'histoire : "Il y a les reliques de Saint-Thomas d'Aquin qui sont conservées dans l'église. La chapelle Saint-Antonin était une chapelle funéraire. Et puis le Couvent des Jacobins était une lieu d'inhumation où la noblesse et la bourgeoisie venaient se faire enterrer au plus près du saint."
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