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Quand le Festival de la photo de nu d'Arles réunit les écoles européenne et chinoise

La 16e édition du festival européen de la photo de nu d'Arles présente jusqu'au 16 mai 2016 plus d'une quarantaine d'artistes venus de tous les pays. Cette année le festival tourne son regard vers l'Empire du Milieu et accueille une dizaine de photographes chinois dont quatre femmes.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Le festival européen de la photo de nu d'Arles a invité pour la première fois une dizaine de photographes chinois 
 (Uchercie Tang / Daniel Nassoy )

Véritable rendez-vous artistique, le festival européen de la photo de nu d'Arles règne dans la capitale du 8e art depuis seize ans. Pour les amateurs et les professionnels, l'événement est l'occasion de découvrir des artistes du monde entier dans six lieux de la ville.

Reportage : Jérémie Hessas, Xavier Schuffenecker et Martine Morand 


L'empire du milieu se dévoile

Aujourd'hui, sur l'impulsion de Bruno Rédarès, grand passionné de la Chine depuis 30 ans, une nouvelle ère s'ouvre et donne au Festival une dimension internationale. "Ce sera l'occasion de confronter le regard des artistes de l'Empire du Milieu avec celui des photographes du vieux continent sur une thématique commune, celle du nu, et plus largement du corps", annonce Bruno Rédarès, le président du festival arlésien qui expose également son regard sur la Chine.
  (France 3 / Culturebox)

Dix photographes chinois sont exposés à l'Atelier de l'Image pendant toute la durée du festival. Fengyuan Ding et Uchercie Tang, deux femmes photographes originaires de Pékin connaissent aujourd'hui un essor international. 

Fengyuan Ding déshabille les femmes chinoises

Depuis 15 ans qu'elle pratique la photographie, Fengyuan Ding est restée fidèle à l’argentique. En déshabillant photographiquement ses modèles, Fengyuan cherche à montrer une femme chinoise moderne qui s'échappe de la pression de la morale et des traditions. Son exposition "Les sens" dévoile d'autres aspects de leur vie : le désir, le plaisir, la douleur et l'éveil. 
  (Fengyuan Ding )
 

Ce que je veux montrer c'est que les Chinoises ont l'air très douces, très calmes alors qu'elles sont à l'intérieur très puissantes.

Fengyuan Ding

Uchercie Tang  : la nouvelle génération décomplexée

Jeune artiste pékinoise née après 1990, Uchercie Tang est diplômée de l'Académie Centrale de Théâtre, et s’exprime aussi à travers ses photos, ses peintures, ses installations et ses poèmes.
  (Uchercie Tang )

Connue mondialement, l'artiste contemporaine expose à Arles sa série "Girls". Issue d'une génération qui n'a pas autant souffert que ses ainés, la photographe porte sur la femme une vision plus décomplexée mais profondément marquée par les traditions chinoises.

On fait plus attention à notre émotion, on n'a plus besoin de survivre. En revanche on a de plus en plus d'attachements à nos traditions.

Uchercie Tang

Diversité des regards sur le corps

L'ensemble du festival se répartit dans six lieux emblématiques d'Arles et présente les travaux d'une quarantaine d'artistes européens venus de Suède, Grèce, Italie, Belgique, Danemark et de France. 
Le Palais de l'Archevêché accueille sept expositions. Parmi les artistes présents, Daniel Nassoy et Marco Barsanti offrent un regard esthétique sur le corps maltraité ou magnifié.  

Daniel Nassoy : Liberté et homosexualité

La série "Cartes du corps" du photographe français Daniel Nassoy est un regard mondial qui dénonce la répression contre les homosexuels. Les corps encordés et cartographiés indiquent ainsi les Etats qui punissent encore l'homosexualité.
"Les cartes du corps" de Daniel Nassoy
 (Daniel Nassoy)

Les cordes symbolisent la peine de mort, pour les pays où il y a encore des peines de prison, le modèle est recroquevillé sur lui-même ou de dos, pas très à l'aise dans sa peau.

Daniel Nassoy Au-delà du message prégnant et intense, son travail est d'autant plus remarquable qu'il est très rare de voir des photos de nus masculins, précise Bruno Rédarès.  

Marco Barsanti caresse les corps avec le marbre de Carrare 

Dans sa série “She is landscape”, le photographe italien Marco Barsanti place ses modèles dans des paysages où la minéralité des carrières de marbre de Carrare magnifie le corps féminin.

Le paysage est pour moi ce qui respecte le mieux l'état intérieur, quelque chose de complet et de mystérieux. Les arbres, la roche, le corps de la femme sont des choses qui vont à l'essentiel comme la spiritualité et le mystère.

Marco Barsanti
"She is landscape" de Marco Barsanti
 (Marco Barsanti)


Depuis son ouverture en 2000, la réputation du festival n'est plus à faire et sa fréquentation frise les 15 000 visiteurs et le site du Festival comptabilise selon les périodes, plus 30 000 connections par mois.

16e Festival européen de la photo de Nu d'Arles 
Du 6 au 16 mai 2016 à Arles 

Palais de l'Archevêché
Espace Van Gogh
Chapelle Sainte-Anne
Atelier de l'image
Galeries privées 

 

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