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Photographie : les femmes afghanes, pakistanaises, iraniennes, à l'honneur au Festival de La Gacilly

La 19e édition du festival photo de La Gacilly, dans le Morbihan, se tient jusqu'au 30 septembre, en partenariat avec franceinfo.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les très grands formats de la photographe afghane Fatimah Hossaini à l'entrée de La Gacilly, le 8 juin 2022  (ANNE CHEPEAU / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Pas moins de 22 expositions en plein air : le festival investit tout le village de La Gacilly, entre Vannes et Rennes. Outre les thèmes liés à l’environnement, les organisateurs proposent cette année un focus sur trois pays : l’Iran, l’Afghanistan et le Pakistan.

À l’entrée du village, on ne voit qu’elles : des jeunes femmes afghanes à la beauté éblouissante, exposées en grand format voire en très grand format, jusqu’à 12 m de haut. Elles nous regardent, drapées dans des vêtements traditionnels aux couleurs vives, très loin de la burqa uniforme qui les emprisonne. Ce travail c’est celui de la photographe afghane Fatimah Hossaini, réfugiée en France depuis août dernier, et très émue en découvrant les tirages de ses photos : "J'ai beaucoup pleuré, tellement heureuse de voir en grand format les photos de cette série sur les femmes afghanes. Voir d'aussi près les yeux de ces femmes remplis d'espoir, c'est magnifique. Mais d'un autre côté, j'étais très émue en pensant à leur situation actuelle en Afghanistan. Il y a un contraste saisissant entre ce qu'est leur vie aujourd'hui et ce qu'elle était il y a encore quelques mois."

Les femmes afghanes photographiées par Fatimah Hossaini, exposées à La Gacilly (Morbihan) le 8 juin 2022 (ANNE CHEPEAU / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

À La Gacilly, plusieurs autres photographes racontent l’Afghanistan. Parmi eux, Wahil Kohsar qui malgré les risques continue de travailler au bureau de l’Agence France Presse à Kaboul.

C’est de l’autre côté de la frontière, au Pakistan, que la Française Sarah Caron travaille depuis 2007. Un pays de paradoxes, dont elle montre les contrastes. Dans une de ses photos, prise en pleine montagne, elle révèle la beauté spectaculaire des paysages tout en rappelant la difficile condition des femmes. "Là, c'est un pont qui doit faire 500 m, avec deux petites filles qui le traversent, décrit-elle une de ses photos. On peut imaginer leur frayeur, leur crainte, parce que la plus petite ferme les yeux et que l'autre lui attrape la main pour la convaincre de continuer à avancer. Les lattes de bois sont très espacées, donc avec leurs tout petits pieds on imagine la peur de tomber."

La photographe française Sarah Caron devant sa photo "Le pays des purs", exposée à La Gacilly (Morbihan) le 8 juin 2022. (ANNE CHEPEAU / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Cela montre le désespoir des femmes là-bas, je pense : être femme née au Pakistan, cela signifie une abnégation totale pour la vie entière, poursuit Sarah Caron. Les femmes ne s'appartiennent pas, elles appartiennent à leur famille et les familles décident de leur vie. Elles n'ont pas le choix, ne peuvent pas faire de choix."

Troisième pays à l’honneur cette année à La Gacilly : l'Iran, avec cinq expositions. Des photographes de la jeune génération dont plusieurs femmes et une légende, Abbas, célèbre pour son regard sur la révolution de 1979.

Le reportage d'Anne Chépeau au Festival photo de La Gacilly

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