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PhotoEspaña 2016 se penche sur l'Europe

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Le grand festival de photographie PhotoEspaña parle de l'Europe, pour clore un cycle de 3 éditions dédiées à des zones géographiques (après l'Espagne et l'Amérique latine). Une Europe multiple et changeante vue par 330 artistes : 94 expositions, 52 lieux, à Madrid surtout mais aussi à Alcalà de Henares, Alcobendas, Lanzarote, Zaragoza et, nouveauté, Segovia et Murcia. Un aperçu forcément partiel :

A gauche © Lurdes R. Basolí - A droite © José A. Figueroa

Entre l'élection de Margaret Thatcher en 1979 et la chute du mur de Berlin en 1989 : les regards divers de photographes importants sur dix ans qui ont transformé l'Europe,  (au Círculo de Bellas Artes / Sala Picasso), de Harry Gruyaert à Boris Mikhaïlov en passant par Chris Killip, Jean-Marc Bustamante ou Candida Höfer. Ici, Chris Steele-Perkins, Prime Minister Margaret Thatcher during the Conservative Party Conference, 1985
 (Chris Steele-Perkins / Magnum Photos)
Le Cubain José A. Figueroa a photographié le mur de Berlin du côté est, entre mai et juillet 1990, après sa chute. Il a travaillé avec un appareil compact de touriste amateur (à la Casa de América). Ici, José A. Figueroa, De la serie "Und Jetz?", Berlin Est, juin 1990 
 (José A. Figueroa)
Des portraits par plus de 30 photographes en différents lieux du continent : des individus, des histoires particulières pour dessiner un personnalité européenne, variée et hétérogène (au CentroCentro Cibeles). Ici Koos Breukel, Mother, 1992
 (Koos Breukel)
Un hommage à une des premières femmes entrées à l'agence Magnum, avec son travail mythique sur le grand fleuve, commencé en 1955 et terminé dans les années 1990, après la chute des régimes communistes. S'y ajoutent les images de huit jeunes photographes qui ont suivi ses pas en 2014, de la source du Danube en Allemagne à son embouchure dans le mer Noire, en Roumanie (à la Fundación Telefónica). Ici, Inge Morath, Près de Vienne, 1958
 (Inge Morath)
Une exposition collective qui se veut engagée, sur ceux qui cherchent à échapper à la pauvreté, la guerre ou la répression. Des images d'autres époques, prêtées par le musée Nicéphore Niepce, complètent le tableau, pour dialoguer avec celles du mouvement de migration actuel (au Conde Duque). Ici, Antoine d'Agata, ODYSSEIA, Tunisie, Coucha / Tunis, Choucha 2013 
 (Antoine d'Agata / Magnum Photos)
Madrid accueille la première exposition de la nounou qui à ses heures perdues fut une formidable photographe de Chicago et don l'oeuvre a été découverte par hasard après sa mort en 2009 (Comunidad de Madrid / Sala Canal de Isabel II). Ici, Vivian Maier, Autoportrait 
 (Vivian Maier / Maloof Collection, Courtesy Howard Greenberg Gallery, New York)
Une exposition qui propose de découvrir une des photographes les plus productives du Bauhaus, injustement oubliée. Elle a notamment documenté l'activité du mouvement : elle en a photographié les artistes, les ateliers et les œuvres. Elle a fait le portrait de Paul Klee, Kandinsky ou Anni Albers entre autres (Loewe Gran Vía). Ici, Lucia Moholy, Bauhaus Dessau : Werkstattgebäude von Südwesten, um 1926
 (Lucia Moholy, Bauhaus-Archiv Berlin)
Le travail d'Andrea Robbins et Max Becher tourne autour de ce que le couple de photographes américains appelle le "lieu transporté" : un lieu qui, bien que très distant géographiquement, présente des ressemblances frappantes avec un autre. Comme les villes coloniales allemandes de Namibie, un quartier de La Havane qui ressemble à Wall Street, des Allemands habillés en Indiens d'Amérique, des descendants d'esclaves américains affranchis en République dominicaine… Ici, Andrea Robbins y Max Becher, Figuras... : Darth Vader, 2002
 (Andrea Robbins y Max Becher)
Une centaine de photos prises sur une période de trente ans par l'artiste français entre l'Espagne, la France, l'Italie et la Grèce, des paysages déserts, silencieux, mystérieux et familiers qui racontent son dialogue avec une "métaphysique" de la Méditerranée (Real Jardín Botánico). Photo : Bernard Plossu. L'heure immobile
 (Bernard Plossu)
Yannis Karpouzis a reçu l'an dernier le Prix découverte de Photoespaña. Au Centro de Arte Alcobendas, dans la périphérie nord de Madrid, il fait un parallèle entre le temps de la crise financière dans son pays, la Grèce, et le temps de la photographie, qui tous les deux immobilisent les choses. Dans le même lieu, le photographe espagnol Alberto García-Alix expose les photos de son séjour à Paris en 2003 ("París, nada más", "Paris, rien de plus"). Ici, Yannis Karpouzis, Scène de rue : un soldat rentre chez lui. De la série "La crise parallèle, 2010-2016" 
 (Yannis Karpouzis)
Le célèbre réalisateur est aussi photographe. Il y a 60 ans, il a parcouru l'Espagne. Ses images fixes montrent un pays à peine reconnaissable, dans sa pauvreté et la répression qu'il subissait et aussi dans sa culture et ses traditions (à Segovia, à La Cárcel. Centro de Exposición). Ici, Carlos Saura. Sanabria
 (Carlos Saura)
Dans le cadre de PhotoEspaña, Visiones de la Mancha réunit cinq expositions d'artistes qui, chacune à leur façon, font le portrait de la région de l'auteur de "Don Quichotte" : le Brésilien Caio Reisewitz s'est immergé dans la Manche industrielle et technologique (au musée d'Albacete), Montserrat Soto s'est intéressé aux portraits d'auteurs de la Manche du Siècle d'or (au musée de Ciudad real), Ferdinando Scianna a saisi l'architecture de ses villes et leurs habitants, Jordi Bernadó a photographié diverses représentations de Don Quichotte et de son cheval. John Davies s'est intéressé, lui, aux paysages de la Manche (expositions à Albacete, Ciudad Real, Cuenca, Guadalajara, Tolède). Ici, Caio Reisewitz, Centro Astronómico de Yebes, Guadalajara, 2015
 (Caio Reisewitz)
Officiellement, PhotoEspaña 2016 est ouvert du 1er juin au 28 août. Certaines expositions s'arrêtent en août, d'autres se poursuivent en septembre. Toutes les informations sur le site du festival. Pendant la semaine d'ouverture (du 30 mai au 3 juin), PhotoEspaña propose des lectures de portfolios, des ateliers, des séminaires et rencontres...
 (PhotoEspaña 2016)

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