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Novembre à Paris : ce n'est pas le Mois de la photo mais la photographie est partout

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Eh bien non, novembre 2018 n'est pas officiellement le Mois de la photo à Paris : l'événement n'a lieu que tous les deux ans. Le dernier a été organisé en 2017, et d'ailleurs ce n'était pas en novembre mais en avril. Pourtant, expositions et manifestations autour de la photographie sont nombreuses ce mois-ci dans la capitale. En voici quelques-unes à ne pas manquer.

A gauche © The Dorothea Lange Collection, the Oakland Museum of California, City of Oakland. Gift of Paul S. Taylor - A droite © Centre Pompidou, MNAM-CCI/ Georges Meguerditchian/Dist. RMN-GP © Adagp, Paris 2018

Le Jeu de Paume consacre une rétrospective à Dorothea Lange (1895-1966), grande figure de la photographie documentaire américaine dont on connait surtout les images décrivant les conséquences sociales de la grande dépression des années 1930. Pendant la guerre, elle a aussi photographié les familles nippo-américaines internées ou les évolutions dues à l'effort de guerre. "Je suis convaincue que l'appareil photo est un puissant moyen de communication", disait-elle. Elle ne volait jamais une photo. Jusqu'au 27 janvier 2018. Photo Dorothea Lange, "Migrant Mother, Nipomo, California", 1936
 (The Dorothea Lange Collection, the Oakland Museum of California, City of Oakland. Gift of Paul S. Taylor)
La Fondation Henri Cartier-Bresson, qui était depuis quinze ans près de Montparnasse ouvre ses nouveaux locaux, beaucoup plus spacieux, dans le Marais. Pour les inaugurer, elle propose une rétrospective de Martine Franck (1938-2012), photographe engagée, qui revendiquait l'empathie, une militante de nombreuses causes qu'elle a photographiées activement : les enfants, les femmes, la vieillesse… Du 6 novembre 2018 au 10 février 2019
Ici, "Plage, village de Puri, Inde", 1980 
 (Martine Franck / Magnum Photos)
En 2015, la prison parisienne de la Santé a été évacuée pour être démolie et reconstruite. Mathieu Pernot s'y est alors rendu plusieurs fois pour y photographier l'ensemble du bâtiment et l'ensemble des cellules avec leurs graffitis et les images qui y étaient encore accrochées. Avec ces traces, il restitue des bouts d'histoires de ceux qui y ont été emprisonnés. Ses photos sont exposées au 104. Jusqu'au 6 janvier 2019. "La Santé, 2015" 
 (photographie Mathieu Pernot)
S'appuyant sur ses collections, le Centre Pompidou propose un éclairage sur la photographie sociale et documentaire qui émerge en France au début des années 1930 et sur le passage d'une iconographie pittoresque de la pauvreté à une prise de conscience sociale. Avec Willy Ronis, Eli Lotar, Henri Cartier-Bresson, Germaine Krull, Gisèle Freund, Marianne Breslauer, André Kertesz… Du 7 novembre 2018 au 4 février 2019. Photo Jacques-André Boiffard, "Chaussure et pied nu", vers 1929 - Centre Pompidou, Paris
 (Centre Pompidou, MNAM-CCI/ Philippe Migeat/Dist. RMN-GP © Mme Denise Boiffard)
La Maison européenne de la photographie révèle la partie immergée du travail de JR. Depuis le début des années 2000, l'artiste transforme des photographies en collages monumentaux dans les villes du monde entier, rassemblant des portraits dans de grandes fresques et faisant participer ses sujets. On découvrira dans l'exposition des images inédites, les changements d'échelle qui s'opèrent, les transformations de l'image et sa vision personnelle. Du 7 novembre 2018 au 10 février 2019. 
 (JR-ART.NET )
Les Nadar, pionniers de la photographie à partir de 1850, étaient trois : Félix Nadar, son demi-frère Adrien Tournachon et son fils Paul Nadar. Ils étaient aussi peintres, dessinateurs et inventeurs. La Bibliothèque nationale de France présente 300 œuvres qui témoignent des spécificités de chacun, de leur collaboration et de leurs rivalités : des portraits et autoportraits des trois et de leurs proches, des portraits de personnalités et d'artistes de leur temps, des photos de reportage… Du 16 octobre 2018 au 3 février 2019. Ici, Félix Nadar, "Sarah Bernhardt drapée en noir", 1864, BnF, département des Estampes et de la photographie
 (BnF)
Paris a toujours fasciné les photographes. Cette exposition à l'Hôtel de Ville propose un nouveau, ou plutôt de nouveaux visages de la ville et de sa banlieue à travers le regard de 11 photographes français et étrangers nés entre les années 1970 et 1990 : Belleville, les Olympiades, les réfugiés, la ville la nuit, les nouvelles ruralités, la poésie urbaine… Du 5 novembre 2018 au 5 janvier 2019. Photo Geoffroy Mathieu, "Le principe de ruralité. Préparation du sol avant les semis de Mizuna sur les toits du Fashion Center d'Aubervilliers par la société TOPAGER, mai 2017
 (Geoffroy Mathieu)
L'exposition est commencée depuis septembre mais elle dure jusqu'au 23 décembre, alors si vous ne l'avez pas vue, courez au Bal pour découvrir l'univers de l'Américain Dave Heath, qui a capté dans les rues des années 1960 la solitude de passants anonymes. Des images poignantes et des tirages magnifiques. Photo Dave Heath, "New York", 1960 
 (Dave Heath / Courtesy Howard Greenberg Gallery, New York, et Stephen Bulger Gallery, Toronto)
Photo Saint-Germain propose, comme tous les mois de novembre depuis sept ans un parcours de 36 expositions de 60 photographes dans les galeries, les librairies, les institutions, les centres culturels du quartier Saint-Germain-des-Prés. L'"Odyssée sibérienne" de Claudine Doury à l'Académie des Beaux-Arts, Josef Sudek et les ruines de Prague, 1945, au Centre tchèque de Paris, les fêtes populaires italiennes par Gianni Berengo Gardin à l'Institut culturel italien, l'Irlande du Nord par Philippe Grollier, prix FIDAL de la photographie documentaire, Leon Levinstein à la Galerie Mandarine, les paysages de "Rambo" par Alain Bublex ("First Blood") à la galerie Georges-Philippe, la Tokyo de Tamiko Nishimura, et bien d'autres. Du 7 au 24 novembre 2018. Ici, Claudine Doury, "Dasha, Nergen", de la série "Une odyssée sibérienne", 2018
 (Claudine Doury)
Novembre c'est aussi le mois des foires de la photographie : l'énorme Paris Photo au Grand Palais, avec près de 200 exposants d'une trentaine de pays. Il s'agit de vendre des photos mais les galeries présenteront de nombreux solo ou duo shows. Le photographe anglais de paysages épurés Michael Kenna montrera sur le stand de la galerie Camera Obscura une série inédite de nus.  Et plusieurs focus seront proposés : le regard sur le corps, les galeries des pays de l'Est, ainsi qu'un parcours sur les femmes photographes dans l'histoire. Du 8 au 11 novembre. Aux mêmes dates au Carrousel du Louvre, Fotofever, avec 100 exposants de 20 pays, dédié à la photographie contemporaine. Cette année, le Japon est à l'honneur.
 (Photo Gardel Bertrand / Hemis.fr / AFP)

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