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Raymond Cauchetier, le photographe de la Nouvelle Vague, est mort à l’âge de 101 ans

Photoreporter à ses débuts, puis photographe de plateau emblématique de la Nouvelle Vague, Raymond Cauchetier est mort lundi 22 février à l'âge 101 ans, des suites de la Covid-19. 

Article rédigé par franceinfo Culture
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Raymond Cauchetier ( à gauche) aux côtés de sa compagne, Kaoru.  (LA GALERIE DE L'INSTANT)

Chabrol, Truffaut, Demy, Varda, Tavernier… De nombreux réalisateurs ont travaillé avec Raymond Cauchetier dont certaines photographies demeurent mythiques. Il est décédé lundi 22 février à l’âge de 101 ans, des suites de la Covid-19, nous a informé la Galerie de l’Instant, qui a accueilli sa dernière exposition en 2016.

De reporter à photographe de plateau

Exerçant pour le cinéma dans les années 60, celui que l’on surnommait "le photographe de la Nouvelle Vague" était au départ militaire et grand reporter. Pendant l’Occupation, Raymond Cauchetier, né en 1920, a une vingtaine d’années et s’engage dans la Résistance. En 1951, il part en Indochine et achète un appareil photo Rolleiflex. Il y réalisera son premier ouvrage de photographies, Ciel de guerre en Indochine. Il reste au Vietnam quelques années encore pour photographier ses habitants, donnant naissance à un nouvel ouvrage, Saigon, publié chez Albin Michel en 1955. Son travail lui a valu la légion d’honneur la même année.

Mais ce sont véritablement ses clichés d’acteurs pendant et hors tournage des films de Jean-Luc Godard ou de François Truffaut qui l’ont rendu mondialement connu. Les amants d’À bout de souffle sur les Champs-Élysées, la course de Jeanne Moreau dans Jules et Jim ou encore Anouk Aimée dansant dans Lola sont ses clichés les plus connus. Ils ont contribué à la popularité de la Nouvelle Vague à travers le monde.

Photographie prise pendant le tournage de "Baisers volés" de François Truffaut (1968). (RAYMOND CAUCHETIER ( GALERIE DE L'INSTANT))

Photographie prise lors du tournage de "Une femme est une femme" de Jean-Luc Godard (1961). (RAYMOND CAUCHETIER ( GALERIE DE L'INSTANT))

Emporté par la Nouvelle Vague

Contrairement à ses semblables de la photographie de plateau, Raymond Cauchetier utilisait son regard de grand reporter pour apporter de la profondeur à ses clichés, et ne pas être un simple témoin. "Je dérange. On me reproche sévèrement mes initiatives, et mon style chasseur d’images, si éloigné des normes de la photo de plateau", explique-t-il dans un texte autobiographique sur son site internet.

Son inspiration venait directement de l'admiration qu'il portait aux réalisateurs de la Nouvelle Vague qui, pour lui, ont bouleversé le monde du cinéma. "Le maître mot était l’improvisation. Ces gens-là réinventaient le cinéma, mais ils devaient se débrouiller avec des bouts de ficelles", avait-il raconté.

80 000 clichés tout au long de sa vie

En septembre dernier, la Galerie de l’Instant à Paris avait pu accueillir ce qui fut sa dernière exposition, organisée spécialement pour célébrer les 100 printemps de l'artiste.

Selon son épouse, Kaoru, Raymond Cauchetier aurait réalisé plus de 80 000 photos au cours de sa vie. Un tiers de ces photographies ont pour sujet la plus grande passion de l’artiste : l’art roman. Pourtant, ce sont ses quelques clichés de Jean-Paul Belmondo ou Jean-Pierre Léaud, ayant fait le tour du monde depuis plus de 50 ans, qui resteront pendant longtemps encore dans l’inconscient collectif.

Photographie prise pendant le tournage de "Lola" de Jacques Demy (1961) (RAYMOND CAUCHETIER ( GALERIE DE L'INSTANT))

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