La galerie photographique du Pôle Image de Rouen plonge dans l'Amérique profonde de Walker Evans. L'exposition inédite présente la facette documentaire du photographe américain lors de ses collaborations de photoreporter avec la presse de son pays. L'exposition, réunit des reproductions d’essais et de portfolios signés de la plume et de l’objectif d’Evans. Reportage : B. Rabelle / E. partouche / C. Lebret Photographe de l'ordinaireNé au début du XXe siècle, Walker Evans sillonne son pays de long en large dès les années 30 . Pendant 30 ans il capture les visages, les ambiances et les villes qui dessinent alors les Etats-Unis. Publiés à l'époque par des titres aussi prestigieux que "Fortune", "Life" ou "Harper’s Bazaar", les clichés de Walker Evans évoquent une Amérique de l'ordinaire et du quotidien. Au fur et à mesure sa démarche s'affirme clairement documentaire et humaniste et révèle les contours d'une société moderne en construction. Pour Raphaëlle Stopin la directrice artistique galerie du Pôle Image, la démarche vernaculaire de Walker Evans dévoilait ainsi "la beauté des hommes et des femmes d'Amérique, des objets usuels mais aussi de l'architecture". L'architecture des Etats-Unis vue par walker Evans (Capture d'écran France 3/Culturebox) Grand reporter de Histoire des Etats-UnisDes agriculteurs de l'Alabama à la grande dépression en passant par les années folles et l'après guerre, Walker Evans veut marquer de son empreinte un monde qui bouge et qui s'écroule. David Campany, historien de l'art, évoque la démarche documentariste de Walker Evans : "il a fait beaucoup de photos de gens dans les rues, dans le métro, des chômeurs et il a cherché à montrer l'architecture." Son regard sur les événements de l'actualité dévoile tout un pan de l’histoire des Etats-Unis et fige des lieux sans vie, des devantures de commerces, des maisons de quartier, sans personnage. Les portaits capturés par l'objectif de Walker Evans (Capture d'écran France 3/Culturebox) Pour l'auteur de "Walker Evans, The Magazine Work", Walker Evans dépeint aussi un pays en perte de repères historiques, "il était intéressé par les choses vouées à disparaître, l'Amérique n'est pas très tournée vers les choses de son passé" dit-il. Dans l'oeuvre d'Evans, la vacuité et l'absence deviennent peu à peu assourdissantes. La ville vue par Walker Evans à la manière d'Edward Hopper (Capture d'écran France 3/Culturebox) Walker Evans meurt en 1975 en laissant une vision sociologique de son pays et de ses relations avec la presse. Walker Evans (Capture d'écran France 3/Culturebox) "Walker Evans The Magazine Works" au Pôle Image Haute-NormandieDu 13 mars au 9 mai 201515 rue de la chaîne, 76000 RouenTél : 02 35 89 36 96Entrée libre. Du mardi au samedi de 14h à 18h.