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La mémoire du "Western Camarguais" s'affiche aux Rencontres de la photographie d'Arles

Les Rencontres photographiques d'Arles et le Musée de la Camargue présentent l’exposition "Western Camarguais". Un clin d’œil aux westerns et aux films d’aventures qui ont diffusé l’image d’une Camargue sauvage, semblable au Far West.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
L'exposition "Western Camarguais" des Rencontres d'Arles revient sur cette épopée cinématographique où les paysages de la Carmargue se transformèrent en décor de far west
 (France 3 / Culturebox / capture d'écran)

L’exposition "Western Camarguais" présentée dans le cadre des Rencontres d'Arles retrace une épopée extraordinaire. Celle des pionniers du western à la française.

La grande halle de l’Eglise des Frères Prêcheurs revient sur cette aventure à travers des photographies, des affiches et des extraits de films.

Reportage : H. Bouyé / A. Poitevin / S. Baix / E. Guez 


La Camargue, terre de tournages

Peu de gens le savent, mais les premiers films d’aventure inspirés par la conquête de l’Ouest américain ont été tournés en Camargue avant la Première Guerre mondiale par les pionniers du cinéma muet. 
  (France 3 / Culturebox / capture d'écran)
Au début du XXe siècle, la Camargue avait un petit air de Far West et dès 1910, le "western camembert" voit le jour sous l'impulsion de l'acteur-réalisateur français Joë Hamman, qui s'approprie tous les codes du genre. Avec le célèbre manadier Folco de Baroncelli, ils imaginent la Camargue comme une terre d'aventure. Une dizaine de films est alors tournée. 

Après la guerre de 14, Joë Hamman ne veut plus faire de western. Il disait maintenant ça appartient aux Américains, c'est leur histoire. Donc après il a tourné d'autres films,

Jacques Nissou - Héritier de Joë Hamman
Joë Hamman, Jeanne de Flandreysi et Folco de Baroncelli en Indiens.
 (Rencontres d'Arles avec l'aimable autorisation du Palais du Roure)

Joë Hamman pionnier du western camembert

Passionné de cinéma depuis son enfance, Jean Hamman (qui se fera appeler Joë) découvre les films des Frères Lumière lors du Salon Indien en 1895. Né en 1883 dans une famille bourgeoise, il accompagne son père en voyage d'affaire aux Etats-Unis et découvre les Wild West Shows du fameux Buffalo Bill avec qui il se lie d'amitié. Il rapporte dans sa besace la furieuse envie de faire des films et de les tourner dans des décors réels.

  (France 3 / Culturebox / capture d'écran)

C'est donc en Camargue qu'il trouve son bonheur et qu'il devient l'un des pionniers du genre avec l'aide de réalisateur chevronné Jean Durand. Le western-camembert ou western bouillabaisse, selon les goûts, voit le jour au début du XXe siècle.
Aujourd'hui, le collectif Oaïstern fait revivre le genre en projetant quelques chevauchées avec des ciné-concerts décalés.  

Au bout du lasso : le cheval camarguais 

La vie du western-camembert s'achève seulement cinq ans après sa naissance mais laisse une trace indélébile de lasso dans toute la Provence.

Comme un effet de miroir, la mise en scène de la Camargue montre aux habitants comme ils sont séduisants. Ils se mettent alors en scène à la manière de Baroncelli

Estelle Rouquette - Co-commissaire de l'exposition Western camarguais
  (France 3 / Culturebox / capture d'écran)

 Une vingtaine de courts-métrages ont été tournés entre 1909 et 1913 et sont considérés comme les premiers westerns européens. La série a connu un grand succès populaire. A l'époque, Gaumont l'exporte jusqu'aux Etats-Unis, où les critiques sont élogieuses.

Dans l'entre-deux guerre et jusque dans les années 60, la terre de cheval inspire encore quelques réalisateurs amateurs du genre. A l'image du film "La Caraque Blonde", réalisé en 1952 par Jacqueline Audry, qui raconte le conflit opposant deux familles en Camargue.  

Affiche du film "La Caraque Blonde" de Jacqueline Audry - 1952
 (France 3 / Culturebox / capture d'écran)
Au même moment, "Crin Blanc" sort sur les écrans et laisse une empreinte indélébile dans la mémoire des jeunes spectateurs.  Au coeur de l'intrigue, un petit garçon (Folco) qui se lie d'amitié avec un cheval à la robe blanche.  
  (France 3 / Culturebox / capture d'écran)
En 1963, Johnny Hallyday est la vedette du film "D'où viens-tu Johnny". Un pur western à la française, dans une Camargue tenant lieu de Far West avec des gardians faisant office de cow boys et des Gitans en guise de Mexicains. 
Johnny sur le tournage de "D'où viens-tu Johnny" (1963).  
 (Rencontres Arles - Avec l’aimable autorisation de Claude Schwartz)


 

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