Genève : 51 visages de migrants sur le sol à la manière des fresques de JR
A Genève, impossible de traverser le Rond-Point de Plainpalais sans être happé par ces visages et ces regards. Une cinquantaine de portraits de réfugiés en noir et blanc ont été collés à même le bitume.
Initié par une étudiante qui allie l'art thérapie et la question des migrants dans le cadre de la semaine contre le racisme, le projet d'origine est devenu international avec la collaboration du photographe Mark Henley qui réalisé les photos.
Reportage : I. Pernet-Duparc / S. Worreth / J. Picca
Mieux se connaître pour mieux préparer le futur
Le projet résulte d’un travail collaboratif de six mois entre une cinquantaine de migrants et Jessica Tabary, art-thérapeute et coordinatrice du projet "ll n’y a pas de murs entre nous" qui cherche à lutter contre certains préjugés à l’encontre des demandeurs d’asile.
Pour Maasom, réfugié syrien de 28 ans cette fresque qui réunit tous ces visages est à l'image du monde : "Nous somme tous des êtres humains, nous vivons tous sur la planète. On devrait s'aimer, mieux se connaître pour mieux préparer le futur"
Inside Out de JR à Genève
Ce happening s’inscrit dans le projet participatif mondial Inside Out, lancé par l’artiste français JR, qui qui expose l'humanité et la dignité dans des lieux improbables sur des formats géants avec en toile de fond cette question : l’art peut-il changer le monde?A Genève aussi, la question de la dignité et du respect des migrants s'est posée. Le projet participatif de Jessica Tabary tente de répondre au besoin de communiquer de ces hommes et femmes confrontés à l'exil. "Eux, ce qu'ils voulaient c'était aller au devant des Genevois. On a essayé de faire coïncider l'art et les discussions. Lorsque l'on a contacté le Inside Out, ils ont trouvé ça formidable", raconte enjouée la jeune étudiante.
Le travail photographique en noir et blanc a été confié à Mark Henley, qui a portraituré des migrants rencontrés dans différents lieux de vie de l’Hospice général de Genève.
Au milieu des 50 portraits d’hommes, un seul visage féminin déplore une passante. C'est celui de Berhane Muzit, 25 ans, originaire d’Erythrée. Présent sur place, le photographe Mark Henley explique à la dame que le travail a commencé dans les bunkers où il y a peu de femmes.
Dans son objectif, la rue devient une galerie et les migrants retrouvent un visage. "Quand ils sont ici c'est la fin de quelque chose, c'est l'attente, la vie dans le bunkers. Après les rêves il y a la réalité", dénonce le photographe.
Les collages resteront au sol jusqu’au 21 mars, puis seront exposés jusqu'au au 23 mars à la Galerie La Cave, à Genève.
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