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"Doisneau et la Dordogne" : les clichés d'un coup de foudre méconnu

L'association Périgord Patrimoine vient de publier un recueil de 100 clichés de Robert Doisneau qui immortalisent des scènes de vie en Périgord noir entre 1939 et 1971. Une région où le célèbre photographe venait presque chaque année en vacances. "Un endroit magique", disait-il.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Robert Doisneau lors d'un séjour en Dordogne en 1993
 (France 3 / INA/ Culturebox / capture d'écran)

De Doisneau, on connait les portraits d'hommes et de femmes captés comme par surprise, les nuées d'enfants qui courent sur le pavé parisien, les photos insolites qui évoquent un noir et blanc au grain argentique, mais on connait moins son histoire avec la Dordogne. Et pourtant le célèbre photographe a eu un véritable coup de coeur pour cette région.

Je suis venu là vingt fois, il y a un sort et pas seulement en photo... c'est un endroit magique

Robert Doisneau
En découvrant cet attachement profond, Romain Bondonneau, Président de Périgord Patrimoines, décide de réaliser un ouvrage de cette période. "Doisneau et la Dordogne" recense une centaine de photos des nombreux séjours de Robert Doisneau dans le Périgord. 

Reportage : B. Ardouin / D. Roussel Sax / S. Giraud

1939 : Un été en Périgord

C'est en 1939 que Robert Doisneau découvre la Dordogne accompagné de sa jeune épouse. Les deux amoureux viennent fêter leurs premières vacances au bord de la rivière. Le couple campe, fait du canoë et Robert Doisneau photographie les grottes des Eyzies pour un journal.

Un jour l'embarcation se renverse, son Rolleiflex prend l'eau et il interrompt le reportage. Mais le coup de foudre pour la Dordogne et le Périgord perdure. Robert Doisneau reviendra régulièrement dans la région, entre Lot, Corrèze et Dordogne. 

Je jubile complètement dans ces décors

Robert Doisneau"Il est complètement tombé amoureux du coin entre le Périgord et le Haut-Quercy. Il y est revenu quasiment chaque année jusqu'à la fin de ses jours. Tout seul, avec sa femme, et plus tard avec ses filles", témoigne Romain Bondonneau 
 

Une immersion totale

Robert Doisneau aimait se balader dans les villages et se mêler à la vie des Périgourdins. Le chef de file de la photo dite "humaniste" immortalise des milliers d'instants de vie qui sont aujourd'hui autant de témoignages des temps passés.

Qu'ils soient de la ville ou de la campagne, il aimait les gens tout simplement. Ses images de Dordogne rendent hommage à la ruralité crépusculaire "les clichés pris sur les marchés de Sarlat ou Souillac, ou ceux de l'usine Rougié à Souillac en 1948, sont particulièrement savoureux."
  (France 3 / Culturebox / capture d'écran)

Romain Bondonneau, par ailleurs professeur d'histoire et de cinéma à Sarlat, est allé à la rencontre des filles du photographe qui ont accepté le principe du recueil d'images spécifiquement consacré à la Dordogne.

"Elles nous ont accueillis à Montrouge. On a passé des semaines et des mois à sélectionner une centaine de photos qui représentaient à nos yeux l'âme du Périgord noir", raconte l'auteur du livre.
Une année a été nécessaire pour concevoir, sélectionner les clichés, convaincre les contributeurs et fabriquer le livre.
Romain Bondonneau
 (France 3 / Culturebox)

La Gare de Carlux

L'image de la Gare de Carlux prise il y a 80 ans parle de ces moments d'insouciance que Doisneau savait capter avec finesse. Le lieu aujourd'hui désaffecté pourrait devenir un espace culturel dédié au grand photographe. Un bel hommage pour celui qui resta fidèle à la Dordogne et surtout au Lot jusqu'à sa mort en jusqu'à sa mort en 1994.

Les images de "Doisneau et la Dordogne" sont illustrées de textes de Prévert, d'Eluard, de Cendrars ou encore d'écrivains contemporains tels que Pierre Bergounioux ou Marie-Hélène Lafon. 

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