Décès de Michel vanden Eeckhoudt, photographe doux-amer
"Mon credo est très simple : des photos aux formes puissantes qui parlent très rapidement, même si elles peuvent avoir plusieurs lectures", disait-il.
L'agence VU, dont il était un des membres fondateurs, rend hommage dans son communiqué à un photographe "à l'ancienne", selon ses propres mots, qui avait "construit des photographies pures, élégantes, marquées par un humour constant". Un artiste qui "savait transformer en photographies, souvent mystérieuses, des moments du réel sans jamais verser dans l'anecdotique".
Le photographe des petits riens "doux-amers" de la vie
Michel vanden Eeckhoudt, né à Bruxelles en 1947, aimait photographier au hasard les petits bonheurs et les petites misères de la vie. Un de ses sujets préférés était les chiens, auxquels il avait consacré un livre. Pleines d'humour, ses images interrogeaient les relations entre l'animal et son maître. Mais derrière l'humour, une certaine mélancolie n'était jamais loin. "Tristesse et joie, angoisse et bonheur, inconfort et sécurité" sont liés et "quand on se sent heureux, les nuages ne sont jamais loin", disait-il, rapporte La Libre Belgique.
"Je l'appréciais beaucoup, un des meilleurs photographes belges. Il y avait quelque chose à la fois de tragique et de léger qui me touchait dans ses photos, surtout celles d'animaux", a confié au quotidien belge le directeur du musée de la photographie de Charleroi Xavier Canonne.
Michel vanden Eeckhoudt était "un homme de l'image volée" qui "adorait circuler au hasard des rues, avec son Leica et un seul objectif de 35 mm", rapporte le journal.
Un "sacré coup d'oeil"
Sur le site "L'Oeil de la photographie", Christian Caujolle, fondateur de VU qui a longtemps dirigé l'agence, rend hommage à ses "cadrages impeccables" et sa "pratique souple du Leica mais pas dans la tradition des épigones de Cartier-Bresson soucieux de démontrer leur capacité à briller dans l'exercice de la composition", plutôt dans l'esprit des auteurs de bande dessinée belges. Il salue son "sacré coup d'oeil, anticipant les situations pour les découper au scalpel sans fioriture ni effet".
Le photographe avait publié une douzaine de livres, dont "Duo" (Nathan-Delpire, 2000), un Photo Poche (Actes Sud, 2006) et "Doux-Amer (Delpire).
Il avait été exposé aux Rencontres d'Arles en 2013. Sa dernière exposition, "Sur la ligne", au Conseil régional Nord-Pas-de-Calais s'était terminée le mois dernier.
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