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Bruno Boudjelal, photographe des quartiers nord de Clermont-Ferrand

Pendant deux ans, le photographe franco-algérien Bruno Boudjelal s’est immergé dans les quartiers défavorisés de Clermont-Ferrand. Un travail qui a donné lieu à l’exposition "Habiterai-je un jour dans la maison ?"
Article rédigé par Véronique Dalmaz
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Des habitants des quartiers nord de Clermont-Ferrand photographiés par Bruno Boudjelal 
 (capture d'image Culturebox)

L’expo en quelques mots…

Bruno Boudjelal a posé ses valises à Clermont-Ferrand dans le cadre d’une résidence d’artiste. La première de sa carrière. Pendant deux ans, il est allé à la rencontre des hommes et des femmes des quartiers de Croix-Neyrat, de Champratel et des Vergnes. Des visages qu’il a immortalisés avec son objectif. Ces photographies sont à voir à Clermont-Ferrand, au Centre photographique de l’Hôtel Fonfreyde.  

France 3 Auvergne : A. Martinez / P. Vaireaux / G. Malfray

3 questions à Bruno Boudjelal 

Comment avez-vous réussi à gagner la confiance des habitants de ces quartiers ?
Au début, ça n’a pas été simple car personne ne voulait me rencontrer. La famille de mon père est d’origine algérienne. Par le plus grand des hasards, j’ai croisé un ami de mon cousin sur le marché des Vergnes. Ce qui m’a aidé à construire des liens, petit à petit. Une femme turque rencontrée 22 ans plus tôt à l’occasion d’un reportage m’a aussi beaucoup aidé.
Bruno Boudjelal
 (DR)
Quand on s’intéresse aux banlieues, comment fait-on pour ne pas tomber dans les clichés ?  
J’ai passé mon enfance dans un quartier difficile de la région parisienne. Mon travail sur les banlieues reste très personnel. Je suis plutôt quelqu’un qui fait le lien. Quand je photographie quelqu’un, je suis un passeur. Je permets que les choses circulent. Mon objectif est de donner de la place aux gens, même si cette place est toute petite.  

Pensez-vous que le déracinement est un frein à l’intégration ?
Déraciné, on l’est tous plus ou moins. Le déracinement, ce n’est pas un problème. Après, la question c’est de savoir ce qu’on en fait. Moi, il m’a fallu beaucoup de temps pour comprendre qu’être Franco-Algérien est une richesse. Il faut avoir du recul.

Qui est Bruno Boudjelal ?

Bruno Boudjelal est membre de la prestigieuse Agence VU. Ses photos sont régulièrement publiées dans la presse. Photographe engagé, il a reçu en 2015 le Prix Nadar pour son livre "Algérie, clos comme on ferme un livre ?". Son intérêt pour les plus défavorisés l’a aussi conduit à Marseille où il a réalisé une série de clichés sur le travail clandestin, en collaboration avec la journaliste Florence Aubenas.

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