Aux Rencontres internationales de la photographie, un dispositif d'accompagnement social favorise les emplois aidés
Sur 400 personnes embauchées durant le festival, 200 sont des emplois aidés.
Aux Rencontres internationales de la photographie, à Arles, plus de la moitié des 400 personnes embauchées durant les festivités sont issues de publics en difficulté que le festival, soutenu par Pôle emploi, accompagne grâce à des emplois aidés. De 15 permanents hors saison, les Rencontres passent à plus de 400 personnes durant le festival, du 1er juillet à fin septembre. Tous les corps de métiers liés à la mise en oeuvre des expositions sont représentés, dont plus de la moitié s'occupent de l'accueil des visiteurs, de la vente des billets ou de la sécurité.
"Au départ il y avait 60 agents d'accueil, ils sont 200 aujourd'hui", indique Monique Lopez, qui les supervise. Elle-même travaille pour les Rencontres depuis 1993, et a d'abord été recrutée à la saison, qui se terminait mi-août à l'époque. Envoyés par Pôle emploi, les postulants sont sélectionnés après un entretien puis suivent une formation de deux mois, travaillent de juillet à septembre et suivent une nouvelle formation de deux mois "axée sur le retour à l'emploi", indique Agnès Bénichou, administratrice des Rencontres.
Un dispositif fragilisé
Faite "main dans la main avec Pôle emploi, cette deuxième formation prend en compte les besoins du bassin local d'emploi". Le public concerné est celui "le plus éloigné de l'emploi, chômeurs longue durée, allocataires du RSA, travailleurs handicapés, séniors, habitants des quartiers prioritaires, retraités", précise Monique Lopez qui en reçoit "400 à 450 de mars à avril, parfois dans une grande détresse sociale". "Nous pourrions facilement faire appel à des étudiants mais c'est le volet social des Rencontres auquel nous sommes très attachés", ajoute Agnès Bénichou.
Le dispositif est toutefois fragilisé selon elles par les projets de réformes gouvernementales. En 2018, "année de transition vers la suppression, 128 emplois aidés ont pu être préservés, d'autres ont été signés sous forme de CDD classiques", précisent-elles. En 2019, 141 contrats ont été signés mais "c'est la réforme de la formation professionnelle, qui a modifié l'éligibilité des publics, qui nous a mis en difficulté, le nôtre n'était plus éligible", se lamente l'administratrice des Rencontres.
Le ministère du travail a débloqué, pour cette année, une enveloppe exceptionnelle de 300.000 euros "mais nous n'avons aucune visibilité sur la poursuite du dispositif", souligne encore Agnès Bénichou. Pourtant, d'après une étude publiée par Pôle emploi en 2018, c'est un succès sur le territoire arlésien puisque "70% des contrats aidés avaient trouvé un emploi de longue durée", se réjouit-elle.
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