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Arles 2016, du western à la ligne Maginot : un aperçu en dix images

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Cet été, les Rencontres de la photographie d'Arles (du 4 juillet au 25 septembre) s'organisent autour de plusieurs sujets, qui se répondent, plutôt qu'une thématique générale. Par exemple la photo de rue, une Afrique "décalée" (Africa pop), les nouvelles pratiques documentaires ou encore les guerres et leurs conséquences. Au total, une quarantaine d'expositions. Un petit aperçu en images.

Rencontres d'Arles

Un des figures légendaires de la photographie de guerre de la fin du XXe siècle, auteur de photographies emblématiques des conflits au Vietnam, à Chypre, à Beyrouth ou au Biafra révèle à Arles d'autres facettes de son travail. Au cœur de l'exposition, son expérience en tant que photographe documentaire et son attrait pour le paysage, de la banlieue de Londres où il est né à la campagne du Somerset (à l'église Sainte-Anne). Ici, Petit matin, West Hartlepool, comté de Durham, 1963. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et de la Hamiltons Gallery, Londres
 (Rencontres d'Arles)
Voyant la ligne Maginot comme un "réceptacle à fantasmes",  Alexandre Guirkinger a voulu "partager (sa) fascination pour cette extraordinaire relique d'une modernité déjà ancienne". Il a photographié ses bunkers comme une "sorte de décor de science-fiction, une trace de land art" dans une interrogation de notre rapport au paysage, à la frontière, à la limite (au Magasin électrique).
 (Rencontres d'Arles)
Sid Grossman, disparu en 1955 à 42 ans, a travaillé sur les quartiers populaires de Chelsea et Harlem avant d'adopter une perspective plus personnelle et subjective. L'œuvre radicale en son temps d'une figure importante de la photographie américaine, blacklisté par le FBI en 1949 en tant que communiste "subversif", à peu été montré en Europe (à l'Espace Van Gogh). Sid Grossman, Jumping Girl, Aguadulce, Panama, vers 1945. Avec l'aimable autorisation de la Howard Greenberg Gallery
 (Rencontres d'Arles)
La "street photography" hier et aujourd'hui : une exposition qui réunit les oeuvres de Garry Winogrand, principal représentant du mouvement américain de la photographie de rue entre les années 1950 et 1980, et celles d'Ethan Levitas, qui a développé et élargi ces dix dernières années la pratique du genre (à la Grande Halle). Ici, Ethan Levitas, "Frame 21. Photographes in 3 Acts", 2012. Courtesy of the artist and Galerie Jean-Kenta Gauthier, Paris.
 (Rencontres d'Arles)
Dans la section "Western Stories", qui se penche aussi sur le film western camargais, Bernard Plossu a pour la première fois une exposition personnelle à Arles. Fasciné par l'Ouest américain, le photographe français, bien connu pour ses ambiances en noir et blanc et aussi pour les douces couleurs de ses tirages Fresson, a débarqué en 1966 à San Francisco. Jusqu'en 1985, il s'est fait son western en couleur, du Nevada au Nouveau-Mexique, de l'Arizona à la Californie (salle Henri Comte). Ici, "Heading South, Nouveau Mexique", 1981, Avec l'aimable autorisation de l'artiste et des Editions Textue
 (Rencontres d'Arles)
La jeune photographe catalane documente les dangers et les dégâts que cause aux femmes le manque d'accès à un avortement sûr et libre à travers une série de signes et manifestations visuels et textuels des mécanismes sociaux, des stigmates et des tabous (au Magasin électrique). Ici, sur le tourisme de l'avortement : Marta (Cracovie, 29 ans), obligée de se rendre en Slovaquie pour un avortement, interdit en Pologne sauf si la santé de la femme est menacée, si le fœtus est malformé ou si la grossesse est la conséquence d'une acte criminel… Avec l'aimable autorisation de l'artiste / Institute
 (Rencontres d'Arles)
En 1960, le Mali intègre le bloc socialiste et coupe les ponts avec son passé colonial. Sept étudiants maliens sont envoyés à Cuba en 1964. Ils créent un orchestre de musique afro-cubaine mâtinée de musique malienne, baptisé les Maravillas de Mali. Il va symboliser les alliances avec le bloc de l'Est et les premières années de l'histoire postcoloniale, une face joyeuse de l'internationalisme prolétarien, avant le coup d'Etat de Moussa Traoré en 1968. A travers des sons, des images personnelles et des photos d'Abdourahmane Sakaly, Malick Sidibé, Sadio Diakité, Karen Paulina Biswell (au Couvent Saint-Césaire). Ici, Malick Sidibé, Regardez-moi ! 1962. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et de la galerie MAGNIN-A, Paris
 (Rencontres d'Arles)
Autre thématique : Monstres & Co (elle aborde également la question des monstres au cinéma). Charles Fréger s'est intéressé aux figures masquées rituelles dans les campagnes japonaises, où elles leur servent à apprivoiser les éléments et donner sens aux événements naturels (à l'église des Trinitaires). Charles Fréger, NAMAHAGE, Ashizawa, Oga, Akita prefecture. Japon. Avec l'aimable autorisation de l'artiste.
 (Rencontres d'Arles)
Piero Martinello a parcouru l'Italie en quête d'hommes et de femmes qui ont opté pour des modes de vie "radicaux" : fous, raveurs, criminels, catholiques fervents et sœurs cloitrées. Des portraits qui s'inscrivent dans des genres iconographiques différents comme les photos d'identité, les images saintes ou les photos de l'identité judiciaire (au Mistral, nouveau lieu). Ici, Inconnu, chapitre Evasion. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et de Luz
 (Rencontres d'Arles)
Le fruit d'une recherche entamée en 2005 par le photographe portugais sur l'opération Condor, un plan militaire secret initié en 1975 par six pays latino-américains (Brésil, Argentine, Bolivie, Chili, Uruguay et Paraguay) aux mains de dictatures militaires, pour éliminer leurs opposants : ceux-ci étaient arrêtés, torturés et assassinés et restent souvent à ce jour disparus. João Pina a voulu observer les effets causés par une si longue période de dictature sur notre société, sur les survivants et les familles (Musée départemental Arles Antique). Ici, Série absurde. Avion utilisé par l'armée argentine sous la dictature militaire pour jeter des militants de gauche en vie dans le Rio de La Plata ou dans l'Atlantique. Il sert à présent d'objet publicitaire. Esteban Echeverría, Argentine, septembre 2011. Avec l'aimable autorisation de l'artiste.
 (Rencontres d'Arles)
La semaine d'ouverture, avec rencontres, projections, fêtes, lectures de portfolios, débats, visites avec les artistes et les commissaires, à lieu du 4 au 10 juillet. Les expositions continuent tout l'été, jusqu'au 25 septembre. Toutes les infos sur le site des Rencontres.
 (Rencontres d'Arles)

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