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À Besançon, un patron de bar prend en photo les intermittents et expose leurs portraits en ville

L'exposition intitulée "Nos Cultures, Nos Futurs" présente dans les rues de la capitale franc-comtoise le portrait de 66 artistes privés de travail du fait de la pandémie. Une initiative solidaire portée par Antonin Borie, patron d'un café-concert lui aussi fermé depuis la pandémie. 

Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Affiche "publicitaire" pour sauver le monde de la culture exposée dans les rues de Besançon (Antonin Borie)

Depuis quelques jours, les panneaux publicitaires de Besançon ont vu fleurir d'autres formes de réclames. Des visages en noir et blanc barrés du slogan "Nos Cultures, Nos Futurs". 66 portraits d'artistes et d'acteurs culturels capturés par Antonin Borie, patron du café-concert L'Antonnoir et passionné de photo.

"Ce sont 66 visages d’acteurs culturels, inquiets, pour ne pas dire effrayés par la situation, par la gestion de cette crise, par le non-renouvellement de l’année blanche et par la réforme de l’assurance chômage, qui va décimer de nombreux secteurs et appauvrir les plus précaires d’entre nous", décrit le photographe.

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Une galerie de destins essentiels

Entre deux espaces publicitaires, le visage d'artistes et acteurs culturels francs-comtois surgissent de l'écran. Parmi eux, le chanteur Guillaume Aldebert, Kem le programmateur des Eurockennes de Belfort ou encore la chanteuse Maggy Bolle qui ont accepté de poser devant l'objectif d'Antonin Borie. Mais aussi d'autres personnages essentiels qui ont dû baisser le rideau suite à la crise.

Dans la vie d'avant, Patrice Forsans dirigeait le bar Le Marulaz au centre-ville de Besançon. Et comme Antonin Borie, il a dû fermer son établissement. Mais les deux compères partagent la même passion pour la photographie. Alors, ils décident de ne pas se laisser envahir par la sinistrose et décident de mettre en lumière ceux qu'ils considèrent comme essentiels.  "C'était important de mettre des visages sur des métiers quels qu’ils soient autour de la culture parce que, sans culture on y arrivera pas", assure Patrice Forsans.

Dès le 19 mai, les portraits de ces 66 artistes seront exposés au Studio Marulaz, l'ancien bar de Patrice élargi en atelier photo. Un catalogue de l'exposition regroupant les 66 portraits y sera également disponible à prix libre. "Tous les bénéfices seront reversés à la CIP FC", précise Antonin Borie.

Le chanteur Aldebert pose dans la série "Nos Cultures, Nos Futures" d'Antonin Borie (France 3BFC)

Une action solidaire pour le secteur culturel   

Si le calendrier de réouverture progressive des salles de spectacle apaise quelques esprits, il est loin de répondre aux interrogations et aux inquiétudes du monde de la culture. Malgré l'année blanche accordée par le Ministère de la Culture en 2020 et la prolongation des droits des intermittents jusqu'au 31 août 2021, de nombreux artistes du spectacle vivant subissent de plein fouet le coup d'arrêt porté à la scène depuis plus d'un an. À Besançon, la coordination des intermittents et précaires occupe depuis près de deux mois le CDN pour défendre son avenir et son statut.  "Il y a plein d'artistes qui vont renoncer, qui vont demain aller livrer de la bouffe à vélo parce qu'ils n'ont plus les moyens de bouffer, parce que l'offre culturelle va être réduite à néant", alerte Antonin Borie qui détaille plus précisément son action dans cet article de France 3 Bourgogne Franche-Comté. 

Actuellement, le ministère travaille en concertation avec les organisations syndicales et professionnelles sur un rapport qui présente l’impact de la crise sanitaire sur l’emploi des intermittents, évalue leur situation après le 31 août 2021 et propose des pistes pour ajuster, en fonction de cette analyse, le dispositif.

L’exposition "Nos Cultures, Nos Futurs" 66 portraits d'acteurs culturels sera visible mi-mai, le 19 mai à la Maison pour L'Image et la Photographie (ex Marulaz) à Besançon.

Affiche "publicitaire" pour sauver le monde de la culture exposée dans les rues de Besançon (Antonin Borie)

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