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Urs Fischer et Vincent Van Gogh se retrouvent à Arles

La Fondation Vincent Van Gogh-Arles consacre jusqu'au 29 janvier 2017 une exposition exceptionnelle des oeuvres d'Urs Fischer. Intitulé "Mon cher...", le panorama regroupe des installations intimes et sculptures monumentales du plasticien contemporain et rendent subtilement hommage à Vincent Van Gogh.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"Mon Cher...", la nouvelle exposition de la Fondation Vincent Van Gogh-Arles donne carte blanche à l'artiste suisse Urs Fischer
 (Stefan Altenburger Photography )

C'est un des plus grands sculpteurs contemporains, Urs Fischer expose ses productions à La Fondation Vincent Van Gogh-Arles. 

Jusqu'au 29 janvier 2017, "Mon cher… " se vit comme une expérience spatiale et temporelle dans le monde mêlé et coloré de deux artistes d'un autre monde. Quand Vincent Van Gogh donne rendez-vous à Urs Fischer, l'artiste suisse accoure immédiatement à Arles .

Reportage : M. Aliaga/ X.Schufencker /  M. Morand

Entrez dans le monde d'Urs Fischer

La Fondation Vincent Van Gogh-Arles a donné carte blanche à Urs Fischer pour investir la totalité de son espace.
"Urs Fisher est comme une force de la nature, quand il entre dans l'espace il sait immédiatement l'investir et il joue également beaucoup avec les dualités", souligne Bice Curiger la Commissaire de l'exposition. 

Dès la cour de la Fondation, une "Cène" impressionnante de 8 mètres de long, moulée en bronze accueille le visiteur.  
Urs Fischer, last supper, 2014
 (Stefan Altenburger Photography )

La marque de Van Gogh

Toute l'expositon de la Fondation Vincent Van Gogh-Arles repose sur une sorte de dialogue entre deux artistes qui n'ont cessé de chercher de nouvelles formes d'expression. Elle fait affleurer des jeux de références à l’art et aux écrits de l’artiste hollandais. Son titre est un doux murmure qui rappelle les échanges épistolaires entre Vincent et son frère Theo. 
Urs Fischer, Forget-me-not, 2015 
 (Stefan Altenburger Photography )

A 43 ans, l'artiste autodidacte fait le bonheur des collectionneurs et galeristes du monde entier. C'est lors d'une résidence à Amsterdam que le suisse éprouve l'oeuvre de Van Gogh. L’artiste s’emploie à créer de nombreux effets qui évoquent la puissance de l’influence de Van Gogh.
Urs Fischer, mousecheesecircle, Mixing Palette #1 et Mixing Palette #2
 (Robert McKeever)

À propos du peintre hollandais, Urs Fischer dit d’ailleurs : "Ma fille qui a 7 ans ne connait pas l'oeuvre de Van Gogh, mais elle connait sa tête, elle l'a vu dans les livres. C'est ce que tout artiste aimerait laisser comme trace". 

Pour l'exposition d'Arles, il a emporté une chaise en bois vide avec deux mains silliconées posées sur le dossier. Cette chaise vide évoque l'absence de Van Gogh, l'artiste universel. 
  (Mats Nordman)

Rêve ou réalité

Les productions d’Urs Fischer parlent d’un monde d’expériences primaires visuelles et collectives. Ses oeuvres généreuses ou ironiques enrobent le visiteur et le plongent dans une image mentale, comme un rêve. A chacun ensuite de décider de prendre du recul ou, au contraire, d'entrer dans l'oeuvre.
Urs Fischer, Rat Playing Piano, 2016
 (Mats Nordman)

L'installation Melodrama (2013) est un joyeux mélange des genres. Sur plus de 400 m2, des sculptures de plâtre et des installations se découvrent sous une pluie de 3000 gouttes.

"Entrer dans cette salle c’est comme entrer dans un tableau de Seurat en trois dimensions", commente Bice Curiger qui fait remarquer combien l’oeuvre de l’artiste suisse multiplie les références à Vincent Van Gogh par ses couleurs et le pointillisme notamment.

Melodrama
 (Stefan Altenburger Photography Zürich)

 
Outre l’utilisation de matériaux naturels facilement dégradables, telle l’argile ou le bois, Urs Fischer à recours à des techniques innovantes, qui témoignent également de sa soif d’expérimentation.
 "Invisible Mother" l'oeuvre créée en  2015 utilise de laiton moulé, émail, peinture émail en bombe, poussière, poussière de bronze, poussière de cuivre, époxy, laque en bombe
 (Stefan Altenburger Photography Zürich)

Prolifique, il a su captiver la scène internationale. Il expose dans de nombreux pays, et son travail est présenté dans les plus grandes collections publiques et privées. Certaines de ses oeuvres se sont vendues à plus d'un million d'Euros.
Il vit actuellement à New York. 

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