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"Turner et la couleur" voyage inédit au pays de la lumière à Aix-en-Provence

L’Hôtel de Caumont à Aix-en-Provence consacre jusqu'au 18 septembre 2016 une exposition à William Turner, le peintre de la lumière. A travers un parcours chronologique, thématique et géographique, 133 oeuvres, dont 36 prêtées par la Tate Gallery de Londres, mènent le visiteur au coeur de la palette unique de "Turner et la couleur".
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
"Turner et la couleur" à l’Hôtel de Caumont Centre d’Art à Aix-en-Provence - Plage de Calais à marée basse, « poissards » ramassant des appâts, détail 
 (Bury Art Museum, Greater Manchester UK)

Plongez dans l'univers de "Turner et la couleur" et laissez vous envahir par la lumière et les paysages du peintre anglais du XIXe siècle.

Le Centre d'Art de Caumont à Aix-en-Provence a bénéficié du prêt exceptionnel de 36 oeuvres de la Tate Gallery de Londres et propose au total 133 tableaux, des aquarelles, des gouaches et quelques huiles sur toiles. Certaines d'entre elles n'ont jamais exposées en France. 

Reportage : C. Lacroix / S. Garat / M. Morand

Une palette multicolore

Au centre de l'oeuvre de Turner réside la couleur vibrante et éclatante. Qu’il s’agisse d'éblouissants couchers de soleil ou de clairs de lune profonds, elle a surtout été marquée par sa célèbre prédilection pour le jaune. 

Au XIXe siècle, les techniques picturales se développent et Turner profite de l’invention de nombreux nouveaux pigments ainsi que du développement commercial des premiers tubes en métal qui permettent alors l’usage de la peinture à l’huile en plein air.
Départ pour le bal (San Martino) Exposé en 1846 Huile sur toile
 (Tate, London 2015)

"Turner est décidément un peintre original ; plus encore, peut-être, que tout autre artiste britannique jamais produit. Il n’a pas d’égal dans sa connaissance des couleurs ; c’est cette supériorité qui lui procure beaucoup d’admiration et beaucoup d’ennemis." C’est ainsi que le Gentleman’s Magazine décrivait Turner en 1829, vers la moitié de sa carrière, alors qu’il avait cinquante-quatre ans. 
Controversé, le peintre surdoué essuie aussi beaucoup de critiques, sa façon très audacieuse d'utiliser la palette ne séduit pas tout le monde. 
Caricature de Turner qui pour certains utilisait la couleur jaune à outrance
 (France 3 / Culturebox / capture d'écran)

Pour les huiles il avait une technique particulière, il utilisait les pinceaux, les couteaux et parfois même ses mains pour finir certains aspects.

Sophie Hovanessian - Responsable de la programmation culturelle de l'Hôtel de Caumont et de l'exposition

Une soif insatiable  pour le voyage : coup de coeur au Mont-Blanc 

Le peintre anglais avait une véritable passion pour les voyages et les nouvelles expériences. La Provence, Calais, les côtes méditerranéennes entre Marseille et Gênes, Turner trouve dans le continent européen une immense source d’inspiration. Il ramène de ses périples des gravures en noir et blanc de paysage qu'il revisite en couleur. L'artiste crée par coups de coeur et peaufine les détails. 

Il avait une très bonne mémoire qui lui permet de retranscrire des détails de l'architecture des lieux qu'il traversait

Sophie Hovanessian - Responsable de la programmation culturelle de l'Hôtel de Caumont et de l'exposition
  (National Trust Images)
L'exposition de l'hôtel de Caumont dévoile notamment cette oeuvre rare de Bonneville, en Haute-Savoie, avec le Mont-Blanc en fond ; un prêt du Dallas Museum of art.

Quand il est venu dans les Alpes en 1802, il était frappé par la blancheur des nuages si proches. Il a trouvé là une façon de sublimer la nature, ce fût une révélation

Ian Warrell - Commissaire de l'exposition
Bonneville, Savoie, avec le Mont-Blanc - Exposé à la Royal Academy en 1803 - Huile sur toile 
 (Dallas Museum of Art, Foundation for the Arts Collection (...) -® Image courtesy Dallas Museum of Art.)

Peintre autodidacte, précurseur de l'impressionnisme 

Admiratif des artistes comme Poussin, Rembrandt,Titien ou Canaletto, Turner le petit peintre anglais, fils d'un barbier du quartier de Covent Garden, se forme seul à la technique du dessin et de l’aquarelle. Un chemin qui débute par une grande toile copiée chez Poussin car, à l’époque, on apprenait à peindre en reproduisant les maîtres. 
Autoportrait - Turner 
 (France 3 / Culturebox / capture d'écran)

Très vite, son trait et son dessin sont repérés par antiquaires, des graveurs et d’éminents architectes de son temps, qui l’embauchent en tant qu’apprenti. Peintre insatiable et prolifique il aurait produit en tout plus de 20 000 tableaux. 
Claude Monet disait de lui qu’il savait "peindre les yeux ouverts".
  (Tate, London 2015)

L’impact de son œuvre est en effet incontestable sur les générations d’artistes qui ont donné vie, quelques décennies plus tard, à l’impressionnisme. 

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