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"21 rue la Boétie", Anne Sinclair dévoile les chefs-d’œuvre de la collection Rosenberg au Musée Maillol

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
60 chefs d'oeuvre de la collection Paul Rosenberg sont à redécouvrir jusqu'au 23 juillet 2017 au musée Maillol de Paris. Picasso, Matisse, Braque, Léger, mais aussi Marie Laurencin, certains des tableaux exposés ont été spoliés par le régime nazi. A l'occasion du vernissage, Anne Sinclair, la petite fille de Paul Rosenberg raconte avec émotion l'histoire de ces tableaux volés à Marie Berrurier.

Dans les allées du Musée Maillol de Paris, le visiteur peut jusqu'au 23 juillet 2017 découvrir plus de 60 chefs-d’œuvre de la peinture moderne. De la création à la spoliation, l'exposition "21 rue la Boëtie", retrace le parcours de la collection Paul Rosenberg.

Ce négociant juif, marchand d'art et esthète éclairé fut aussi le dénicheur des plus grands peintres du XXe siècle, de Picasso à Braque en passant par Léger ou Matisse. Le jour du vernissage, sa petite-fille Anne Sinclair lui rend hommage : "C'était un fou amoureux de l'art et des musées, se retrouver aujourd'hui objet d'exposition dans un musée ça me fait un plaisir fou", révèle la journaliste. 

Anne Sinclair sous le portrait de son grand-père Paul Rosenberg
 (GINIES/SIPA)

Visionnaire et spolié

Paul Rosenberg (1881-1959) est l'un des plus grands marchands d'art du XXe siècle. Collectionneur et passionné par la peinture moderne, il déniche les talents et réalise chaque mois une exposition monographique. Dans ses cahiers personnels, il tient les comptes avec minutie et garde la trace de chaque oeuvre qui transite par sa galerie située 21 rue la Boétie.
Fernand Léger
 (ADAGP, Paris, 2016)

Entre 1910 et 1940, des milliers d’œuvres passent entre les mains de Paul Rosenberg, des oeuvres que les Américains convoitent. Au moment de la seconde guerre mondiale, les nazis découvrent le fonds du galeriste juif et assimilent immédiatement les oeuvres à ce qu'ils nomment "l'art dégénéré". L'immeuble du VIIIe arrondissement de Paris est alors réquisitionné en 1941 par la Gestapo et les tableaux disparaissent mystérieusement.
Georges Braque "nu couché"1935
 (ADAGP, Paris, 2016 © Photo: Collection David Nahmad, Monaco)

Le retour de la jeune fille en bleu

Certaines oeuvres spoliées reviennent à la source presque par hasard. Comme ce Matisse "Profil bleu devant la cheminée", un portrait réalisé par l'artiste en 1937 que le dignitaire nazi Hermann Goering avait subtilisé pendant la guerre. Retrouvé en mars 2014 au centre d'art norvégien Henie Onstad, le tableau a immédiatement été restitué aux héritiers de la famille. Malgré les recherches des experts, 50 tableaux de la collection Rosenberg sont toujours dans la nature.
"Profil bleu devant la cheminée" - Matisse, 1937
 (Oystein Thorvaldsen/AP/SIPA)

Anne Sinclair petite fille de...

Durant trente ans, l'appartement transformé en petit musée voit défiler les plus grands artistes du XXe siècle. Parmi les amis de Rosenberg il y a Matisse, Fernand Léger, Georges Braque mais aussi et surtout Picasso et Marie Laurencin. 
Pablo Picasso - Baigneur et baigneuses (Trois baignants) 
 ( Succession Picasso 2016 © Photo: Collection David Nahmad, Monaco)

Symbole fort de cet attachement, les toiles de Marie Laurencin et de Pablo Picasso qui réalisèrent les portraits de la famille Rosenberg, dont Anne Sinclair à l’âge de quatre ans, oeuvre de Marie Laurencin, 1952.
Marie Laurencin - Anne Sinclair à l’âge de quatre ans 
 (Fondation Foujita / ADAGP - Paris 2016)

Le parcours de l'exposition "21 rue la Boétie" est étayé des souvenirs d'Anne Sinclair que la journaliste relate dans l'ouvrage éponyme aux éditions Grasset & Fasquelle en 2012. 


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