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"Plein air, de Corot à Monet" : le musée des Impressionnismes de Giverny a annulé l'exposition mais présente une belle sélection de peintures en ligne

Camille Corot, John Constable, Giuseppe de Nittis, Gustave Caillebotte, Eugène Boudin, Claude Monet : le musée des Impressionnismes présente en ligne 50 peintures de paysages qui racontent la genèse de l'impressionnisme

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
A gauche, Claude Monet, "Sur la plage à Trouville", 1870, musée Marmottan Monet, legs Michel Monet, 1966 - A droite, Camille Corot, "Trouville, bateaux de pêche échoués dans le chenal", entre 1848 et 1875


 (A gauche © Paris, musée Marmottan Monet /Bridgeman)

Plein air, de Corot à Monet, au Musée des impressionnismes de Giverny, exposition phare de la saison Normandie impressionniste 2020, était une des expositions attendues du printemps. Elle devait retracer l'histoire de la peinture sur le motif, de la fin du XVIIIe siècle à la naissance de l'impressionnisme. Elle a dû être annulée mais le musée la fait vivre en ligne, en partenenariat avec Google Arts.

Une cinquantaine de photos d'oeuvres ont pu être présentées en haute définition : des tableaux qui devaient initialement être prêtés pour l'exposition, et puis d'autres dont les visuels ont été cédés par des institutions françaises, américaines, britanniques, italiennes, ou par des collectionneurs privés, explique le musée.


Salvatore Fergola, "Effets d’aurore boréale", 17 octobre 1848, Collection particulière 
 (© Collection particulière)

Rome, Naples et le ciel

La présentation se fait au travers de cinq thèmes qui racontent comment la peinture en plein air, revendiquée par les impressionnistes dans le dernier quart du XIXe siècle, n'est pas une innovation mais l'aboutissement d'un long processus. Comment dès la fin du XVIIIe siècle, le paysage est devenu petit à petit un genre à part entière. Même si pendant longtemps, les esquisses sur papier croquées sur le motif étaient destinées à servir pour inspirer un paysage historique composé par la suite dans l'atelier. La pratique du plein air n'était pas aisée alors, avec du matériel lourd et encombrant, devant un paysage changeant rapidement au gré de la lumière.

L'exposition virtuelle du musée des Impressionnismes nous emmène à la fin du XVIIIe siècle en Italie où dans leurs esquisses les artistes s'intéressent aux ruines, à la ville moderne ou à la lumière dans les nuages : Corot peint le Colisée ou les toits de Rome, l'Anglais Thomas Jones les maisons de Naples, Pierre-Henri de Valenciennes et Simon Denis les effets météorologiques, représentant de grands ciels.

En Angleterre, dès le début du siècle John Constable peint la campagne, la mer et étudie les ciels. Il ne fait pas qu'esquisser, il peint dehors. En Italie, les "macchiaioli" (de macchia, tache), jeunes artistes qui refusent l'académisme, observent la lumière et font dans la nature toscane une peinture synthétique et contrastée.


Claude Monet (1840-1926) "Les Promeneurs". Étude pour "Le Déjeuner sur l’herbe", 1865 ; Washington, National Gallery of Art, Ailsa
 (© Washington, National Gallery of Art)

De Fontainebleau au Vésuve

En France, Georges Michel exécute autour de Paris sur de grandes feuilles de papier gris des paysages inspirés des maîtres flamands, Corot travaille dans la forêt de Fontainebleau qui devient à partir des années 1830 un immense atelier à ciel ouvert. En 1863, Jules-Antoine Castagnary parlera même d'une "grande armée de paysagistes" qui couvre les murs du Salon, tandis qu'à Etretat, Gustave Courbet peint une vague en 1869.

Enfin, on va assister à la naissance de l'impressionnisme. Giuseppe De Nittis, Italien installé en France qui participera à la première exposition impressionniste en 1874 à Paris, peint le Vésuve au printemps, avec son ami Gustave Caillebotte. Et Claude Monet qui, dans les pas d'Eugène Boudin et de Johan Barthold Jongkind, devient un peintre de plein air par excellence, donnera son nom au mouvement qui va capter en couleurs des sensations visuelles.

D'autres œuvres qui devaient être accrochées dans l'exposition sont commentées dans l'audioguide de 40 minutes mis en ligne sur YouTube.

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