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Les tatouages et les peintures de la famille Leu peuplent les murs du musée Tinguely de Bâle

Le musée suisse expose ces artistes à la fois peintres et tatoueurs, jusqu'au 31 octobre 2021.

Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min

Exposition "Leu Art Family. Caresser la peau du ciel" au musée Tinguely de Bâle (Suisse) (France 3 Alsace)

De la toile à la peau humaine, les oeuvres de la famille Leu sont exposées jusqu'au 31 octobre 2021 au musée Tinguely de Bâle (Suisse). Une famille mondialement connue dans le monde du tatouage qui peint, au préalable, ses créations.

À l'occasion du vernissage de l'exposition Caresser la peau du ciel, Loretta Leu et son fils Filip étaient présents pour admirer les deux salles peuplées de leurs images à la fois intimes et universelles. 

Leu Art Family. Caresser la peau du ciel
Leu Art Family. Caresser la peau du ciel Leu Art Family. Caresser la peau du ciel

Une référence mondiale du tatouage 

Durant la fin des années 1960 et les années 1970, Félix et Loretta Leu ont parcouru le monde avec leurs quatre enfants, Ama, Aia, Filip, et Ajja. Inspirées d'une vie de voyages, les œuvres de la famille Leu embarquent le visiteur dans une exploration artistique. "On a toujours mis un maximum d'art aux murs pour vivre avec", raconte Loretta.

La tribu Leu c'est un peu une œuvre à part entière. Un univers graphique qui est en réalité un terrain de recherche pour tatoueurs à la renommée internationale. Filip Leu est une référence mondiale dans le milieu du tatouage artistique. La toile est un passage nécessaire avant la peau. "Quand je tatoue j'ai une vision et quand je peins, je fais ce que je veux", explique Filip Leu. 

Exposition "Caresser la peau du ciel", au musée Tinguely de Bâle (Suisse) (France 3 Alsace)

Dessiner son zodiac

Organisée par le musée Tinguely de Bâle, l’exposition est née de la volonté de montrer ce cosmos à travers les créations artistiques de tous les membres de la tribu Leu. Les deux salles consacrées à l'événement sont entièrement recouvertes de dessins et de peintures, en couleur ou en noir et blanc.

Christian Jelk, le commissaire de l'exposition, a plongé à corps perdu dans le labyrinthe de la matrice familiale. "Il s'agissait de faire une œuvre d'art totale, donc de fabriquer un univers, comme ce ciel au Moyen Age qui est une grande toile sur laquelle on peint des étoiles et tous les présages du monde. L'idée c'était de pouvoir offrir ça à un public et que chacun ensuite puisse construire ses propres passages, son propre zodiac", explique-t-il.

Cette vidéo, (en anglais) réalisée par Valerio Bariletti et Morgan Bertacca, explique le processus créatif des tatoueurs et peintres suisses. 

Une famille d'artistes 

Depuis trois générations, la famille Leu est entièrement nourrie d'art et de culture. Du côté de Loretta, sa mère était cantatrice. Et du côté de Felix, sa mère épouse l’architecte Hans Leu, alors qu’elle faisait des études d’arts décoratifs à Bâle. Le petit Felix voit le jour en 1945 à Paris mais le couple se sépare. Sa mère rencontre le sculpteur Jean Tinguely, avec qui elle partage sa vie à Paris durant les années 1950-1960.

C'est à New York, en 1965 lors d'une exposition des œuvres de Jean Tinguely que Loretta et Felix se rencontrent. À l'époque, Felix, le beau-fils du sculpteur, assure le rôle d’assistant. De son côté, Loretta  pratiquait la photographie et la peinture. Le coup de foudre artistique et sentimental est immédiat. Ensemble, ils partent à travers le monde, fondent rapidement une famille et vivent au jour le jour. Ils s'installent à Goa, en Inde, et ouvrent leur premier studio de tatouage. Un art empreint de spiritualité hindoue qu'ils transmettent à leurs enfants.

De retour en Suisse en 1981, leur approche du tatouage s'inspire d'autres univers comme la science-fiction ou la bande dessinée. À la fin des années 1980, Felix s'impose comme une figure internationale du tatouage. Il s'éteint en 2002 mais laisse un héritage en or à sa femme Loretta et à ses quatre enfants. 

Depuis 1982, Filip a repris le flambeau et continue de faire vivre le studio The family Iron Tattoo Studio and museum, créé à Lausanne avec ses parents. Au-delà d'un salon de tatouage c'est aussi un lieu d'échanges autour de cet art ancestral. 

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