Les êtres figés de Djamel Tatah au Musée d'art moderne de Saint-Etienne
Le Musée d'Art Moderne de Saint-Etienne accueille jusqu'au 21 septembre 2014, l'oeuvre énigmatique et habitée de Djamel Tatah. Une vingtaine de peintures réalisées par l'artiste depuis 2012, dont certaines jamais exposées auparavant, mettent en scène des figures humaines grandeur nature, vidées de leur chair, dans des espaces colorés géométriques. Fascinant et déconcertant.
Aujourd'hui Djamel Tatah s'impose comme l'un des grands artistes contemporains de la représentation de la figure humaine.
Sur fond monochrome, ses tableaux immenses imposent des figures étranges sans pieds dont émanent la solitude ou le vide. En effet, ces figures sont inscrites dans un espace délibérément neutre, en aplat. Djamel Tatah dit que ces femmes et ces hommes "sont positionnés devant un vide". Figures et fonds apparaissent comme deux éléments indissociables, montés en parallèle par la superposition des couleurs.
Ce jour là, Djamel Tatah était bien présent en chair et en os. Un retour chez lui pour l'accrochage des oeuvres au musée de Saint-Etienne. Rencontre avec l'artiste.
Reportage : C. Exbrayat / F. Coudert / P. Gagnaire
Certains tableaux spécifiques reproduisent la même figure plus d’une dizaine de fois. La répétition s’impose alors comme un moyen d’expérimenter une représentation abstraite de l’homme contemporain. À quelques exceptions près, il fait le choix de ne pas donner de titre à ses œuvres laissant ainsi le visiteur dans une interprétation libre.
Le dispositif de création de Djamel Tatah associe la technique ancienne de la peinture à la cire, la photographie puis la numérisation des images qu'il explore dès 1994. Il commence son processus de travail en photographiant des proches ou des personnes croisées dans la rue et réutilise ces photographies pour en extraire des silhouettes qu’il projette sur la toile, à l’aide d’un rétroprojecteur.
Djamel Tatah, la biographie : Djamel Tatah est né en 1959 à Saint-Chamond dans la Loire. Durant ses études à l’école des Beaux-Arts de Saint-Etienne (1981-1986), il découvre de nombreuses affinités avec l’abstraction américaine des années 1940-1950, la peinture anglaise et allemande des années 1950-70 et avec l’Arte Povera.
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