Legs de la collection Gurlitt : un musée suisse renonce à 38 œuvres possiblement volées par les nazis
Sur quelque 1 600 œuvres de la collection Gurlitt dont il a hérité, le musée des Beaux-Arts de Berne a renoncé à une quarantaine d'œuvres volées par les nazis ou suspectes, dont neuf ont déjà été restituées.
Le Musée des Beaux-Arts de Berne, qui a hérité en 2014 de l'impressionnante collection controversée de Cornelius Gurlitt riche de plus de 1 600 tableaux, dessins et sculptures, a indiqué vendredi renoncer à une quarantaine d'œuvres volées par les nazis ou jugées suspectes.
Le collectionneur germano-autrichien Cornelius Gurlitt, dont le père fut un marchand d'art ayant servi le régime hitlérien, est décédé en mai 2014 en désignant par testament le musée suisse comme son unique héritier, une décision qui avait "surpris" l'institution culturelle. La collection, un véritable trésor, comprend des toiles de Renoir, Monet, Picasso, Manet, Cézanne, Matisse, Courbet, Toulouse-Lautrec, Rubens, Brueghel le Jeune, Beckmann, Delacroix ou Munch.
Le musée helvétique a renoncé à une quarantaine d'œuvres dont neuf ont été restituées
En novembre 2014, le musée avait décidé d'accepter cet héritage, tout en renonçant à son droit de propriété pour les oeuvres d'art ayant pu être identifiées comme ayant appartenu à des propriétaires juifs spoliés par les nazis, conformément à un accord conclu avec l'Allemagne.
Il a ensuite lancé des évaluations approfondies sur ces oeuvres impliquant des experts internationaux indépendants. Après plusieurs années de recherche sur ce Legs Cornelius Gurlitt, le musée des Beaux-Arts de Berne a indiqué vendredi avoir renoncé à neuf "oeuvres spoliées sous le régime national-socialiste". Ces neuf oeuvres ont été restituées à leurs propriétaires par l'Allemagne en accord avec le musée d'arts de Berne.
Par ailleurs, le musée renonce à "entrer en possession d'oeuvres de provenance incertaine, mais contenant des indications et/ou des circonstances suspectes, même si les preuves de spoliation par les nazis font défaut", soit un total de 29. Sur ces 29, cinq ont déjà été rendues à l'Allemagne, deux font l'objet d'une demande de restitution et 22 restent au musée pour de plus amples recherches afin de retracer leur parcours.
Plus d'un millier d'œuvres restent au musée
En revanche, le musée a décidé de conserver 28 oeuvres dont la provenance, qui a pu être retracée, a montré qu'il ne s'agit pas d'oeuvres volées par les nazis, ainsi que 246 autres oeuvres créées par des membres de la famille Gurlitt.
Le musée va également conserver près de 1 100 oeuvres de provenance incertaine, mais pour lesquelles il n'existe "ni preuves de spoliation par les nazis ni circonstances suspectes". Le musée note enfin qu'environ 270 oeuvres ont été exclues des recherches "car il s'agit d'oeuvres de portfolios démembrés et autres pièces réalisées en série".
Ce n'est qu'en 2012 que le trésor de Cornelius Gurlitt, mort à 81 ans, avait été découvert lors d'une descente de la douane dans son appartement de Munich puis dans un autre logement, à Salzbourg en Autriche.
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