Le Musée de la vie romantique rend hommage à Théodore Géricault, peintre passionné de chevaux

Pour le bicentenaire de la mort de Théodore Géricault, ses tableaux équestres, ses études préparatoires, ses aquarelles et ses esquisses sont réunis pour la première fois dans une exposition, à découvrir au Musée de la vie romantique, à Paris.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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"Cheval arabe gris et blanc", dit aussi "Cheval blanc" de Géricault, peintre des chevaux. (RMN-GRAND PALAIS PHILIPP BERNARD)

Si Le Radeau de la Méduse l'a rendu célèbre, Théodore Géricault (1791-1824) était aussi un peintre en série, romantique et révolutionnaire, qui a représenté les chevaux de manière obsessionnelle jusqu'à sa mort à 32 ans, à la suite des conséquences de nombreuses chutes de cheval.

C'est ce que met en lumière, grâce à des prêts exceptionnels, publics et privés, une exposition au Musée de la vie romantique, à Paris, à partir de mercredi 15 mai, dans le cadre de l'initiative Paris Musées fête les Jeux olympiques.

À l'occasion du bicentenaire de sa mort, une centaine de ses tableaux équestres, études préparatoires, aquarelles, esquisses et gravures, parmi les milliers qu'il a réalisés, sont réunis pour la première fois, souligne Bruno Chenique, historien de l'art spécialiste du peintre et commissaire de l'exposition avec Gaëlle Rio, directrice du musée.

L'exposition illustre le "romantisme révolutionnaire de Géricault" et celui d'un peintre qui "a transcendé tous les codes de la peinture", relève ce spécialiste. Au Musée de la vie romantique jusqu'au 15 septembre 2024.

Une passion pour les équidés

Depuis son enfance en Normandie, à Rouen, où il a appris l'équitation, et pendant sa formation classique en ateliers, "il n'a cessé d'observer les équidés, leur anatomie et de les monter, s'en servant comme d'une allégorie pour peindre sa vision humaniste et sociale du monde", explique Bruno Chenique, glissant qu'en "bon romantique, il prend toujours le parti des humbles, des perdants".

Cheval antique, anglais, militaire ou de course, Géricault le représente comme personne avant lui, en héros romantique au clair de lune, de dos, ne montrant que sa croupe, se bagarrant avec ses congénères, pendant l'acte sexuel ou la mort.

Le tableau "Le Derby d'Epsom" de Théodore Géricault, datant de 1821. (PHOTO JOSSE / LEEMAGE / AFP)

Géricault est aussi "un anti-napoléonien", selon Bruno Chenique. Il va le montrer en exposant notamment le premier "portrait équestre" monumental au Salon officiel de peinture et de sculpture en 1812, "un soldat anonyme qui représente la plèbe sur un cheval au milieu d'un champ de bataille, format réservé jusque-là aux généraux, héros ou rois de France".

Le peintre influencera radicalement Ary Scheffer – propriétaire de la maison qui abrite le Musée de la vie romantique –, Horace Vernet et surtout Eugène Delacroix.

Le tableau "Officier de chasseurs à cheval de la Garde impériale chargeant" de Théodore Géricault, datant de 1812. (PHOTO JOSSE / LEEMAGE / AFP)

"Avec ses éclairages lunaires ou solaires, une palette de couleurs éclatantes, Géricault va magnifier" les robes du cheval, selon Gaëlle Rio, dans des œuvres rappelant celles de Caspar David Friedrich, considéré comme le peintre romantique allemand le plus influent. La commissaire décrit aussi "un mélange constant de tension et d'immobilité" que le visiteur perçoit tout au long du parcours thématique de l'exposition : le cheval politique, l'écurie sanctuaire, les courses de chevaux libres à Rome, les dandys et prolétaires à Londres et la mort du cheval.

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