"L'art dans les camps" : créer pour résister face à l'horreur
Organisée à l’occasion du 70e anniversaire de la libération des camps de concentration, cette exposition permet de découvrir quelques uns de 30 000 dessins qui ont été retrouvés lors de leurs libérations.
Des dessins, croquis et gravures réalisés par des femmes, des hommes et des enfants et qui sont autant de témoignages de la réalité quotidiennes des camps : scènes de corvée, de charnier, de violences des kapos, mais aussi évocation des amitiés entre détenus ou portraits des êtres aimés.
Reportage : J-C. Pain / V. Habran / F. Bernard
Leur mérite est d’autant plus grand qu’ils devaient rivaliser d’ingéniosité pour trouver de quoi dessiner (avec du charbon de bois ou du jus de tabac à chiquer) pour pouvoir le faire sans être repéré et pour conserver ses dessins jusqu’à la libération des camps.
Boris Taslitsky ou "la beauté de l'horreur"
Boris Taslitsky fait partie de ceux qui étaient à la fois artiste avant la guerre et militant. Ce peintre et dessinateur français d’origine russe, ancien étudiant aux Beaux-arts de Paris adhéra dès 1935 au Parti communiste et s’engagea très tôt dans la Résistance. Il fut plusieurs fois arrêté notamment pour ses dessins engagés. Au camp de Saint-Sulpice La Pointe dans le Tarn, il réalisa un ensemble de fresques d'inspiration révolutionnaire sur les cloisons en planche des baraquement du camp (c'est l'archevêque de Toulouse qui fournissait la peinture).
Déporté à Buchenwald, Boris Taslitsky produisit près de 200 croquis et dessins et quelques aquarelles, le tout grâce à la solidarité et à l'organisation d'une résistance clandestine. En 1946, Aragon fit publier l'album "111 dessins faits à Buchenwald", un ouvrage enrichi et réédité en 2009 aux éditions Biro.
" Si je vais en enfer, j'y ferai des croquis. D'ailleurs, j'ai l'expérience, j'y suis allé et j'ai dessiné " avait-il confié dans un film que lui a consacré Christophe Cognet. Toute sa vie, Boris Taslitsky resta un artiste engagé, farouchement opposé à la guerre et à l'injustice.
" L'art dans les camps de concentration"
l'Hôtel de ville de Grenoble
Jusqu'au 15 mai
Entrée libre du lundi au vendredi de 9h à 18h
Pour découvrir d’autres oeuvres réalisées par des déportés dans les camps, on peut consulter les sites suivants : " L'art et les camps " et "Art et Shoah"
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