George Michel, le peintre qui influença Van Gogh, au Monastère de Brou
A une petite lettre près, Georges Michel aurait pu être l’homonyme du chanteur pop décédé en décembre 2016, Georges Michael (d'ailleurs quand on tape George Michel sur Google, le moteur de recherche propose d’emblée "d’essayer avec l’orthographe : George Michael" !). La célébrité du peintre n’a rien à voir avec celle du chanteur. Et pourtant, George Michel est un artiste majeur. Pour preuve, cette très belle exposition au monastère Royal de Brou.
Intitulée "Georges Michel, Le paysage sublime", c’est la première consacrée au peintre depuis plus d’un demi-siècle. Au total, 58 toiles sont exposées. Effets de lumières, ciels agités et lourds, paysages mélancoliques et empreints de romantisme... Ce n’est pas un hasard si Michel a été surnommé "le Ruysdaël français", en référence à Jacob van Ruysdaël, célèbre peintre des paysages hollandais.
"Le maître Michel" pour Van Gogh
Il faut citer parmi ses admirateurs Vincent Van Gogh qui dans ses lettres à son frère Théo parlait de Michel en l’appelant "le maître Michel". Malgré tout, George Michel ne fut pas un peintre à succès mais selon Magali Briat-Philippe, la commissaire de l'exposition, "il fut à la mode dans les années 1870". Mais certains faussaires profitèrent de son relatif anonymat pour imiter son œuvre. George Michel ayant pour habitude de ne pas signer ses œuvres, il a fallu l’œil aguerri d’un comité scientifique pour démêler le faux du vrai !Reportage France 3 : Rhône-Alpes F. Grassaud / A. Jacques / L. Cortial Fils d’un employé des Halles de Paris, George Michel a commencé à gagner sa vie en dessinant. Par le biais de rencontres, il travaille comme restaurateur et copiste des paysages hollandais. Ce qui ne l’empêche de produire des toiles plus personnelles. Marié à 16 ans (et à deux autres reprises), père de 5 enfants, George Michel a beaucoup peint Montmartre (dont il fut selon certains le premier peintre connu), sa Butte et ses environs.
Il puise aussi son inspiration à Fontainebleau, Romainville et Saint-Ouen mais aussi Barbizon où il séjourne à plusieurs reprises. Il est considéré comme un des précurseurs de cette Ecole spécialisée dans la peinture de paysage, où la nature est saisie sur le vif. George Michel a longtemps tiré le diable par la queue avant d’être soutenu à partir de 1810 par le baron d’Ivry. Atteint de paralysie, il meurt à Paris en 1843. Cinq ans plus tard, une souscription publique en faveur de la veuve de George Michel est lancée par le directeur de l’école des Beaux-Arts et d’autres artistes. Ils lui rendent alors hommage en le surnommant le Ruyasdël français.
L'exposition"George Michel, Le paysage sublime" est itinérante. Elle sera présentée à la Fondation Custodia-Collection Frits Lugt à Paris du 27 janvier 2018 au 29 avril 2018.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.