Cet article date de plus de huit ans.
Gaston Chaissac, peintre "rustique" et correspondant assidu
Il est considéré comme un des maîtres de l’Art brut mais de sa peinture, Gaston Chaissac disait qu’elle était rustique et moderne. Ce qu’on sait moins, c’est qu’il était aussi un épistolier assidu. Une facette que l’on peut découvrir au Musée de l'Abbaye Sainte-Croix au Sables d’Olonne qui possède une cinquantaine d’œuvres et près de 400 lettres, léguées par la famille de l’artiste.
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Le Musée de l'Abbaye Sainte Croix aux Sables d’Olonne possède l’un des plus importants fonds consacré à Gaston Chaissac. Camille Chaissac , la veuve de l’artiste, puis Annie Chaissac-Raison, sa fille, ont effectué une donation (entièrement restaurée en 2004). En 1969, une première exposition a été consacrée à l’artiste suivie en 1973 de la création d'une salle qui lui est entièrement dédiée. L’occasion de découvrir 47 toiles de l’artiste et une partie de l’abondante correspondance qu’il entretient toute sa vie avec des personnalités artistiques ou des inconnus.
Reportage : E. Soulard / D. Raveleau / N. Saliou-Tendron
Originaire d’Avalon en Bourgogne où il est né en 1910, Gaston Chaissac est issu d’une famille modeste où le père, cordonnier, a quitté très tôt le foyer. Peu porté sur les études et de santé fragile, Gaston Chaissac monte rejoindre son frère à Paris en 1936 pour tenir une cordonnerie. Mais lui se rêve journaliste ou écrivain. A l’époque déjà, il écrit beaucoup, une habitude qu’il gardera toute sa vie (chaque jour, il écrivait entre 4 et 5 lettres).
A Paris, Il rencontre par hasard Otto Freundlich, un artiste allemand réputé, peintre et sculpteur et sa compagne, Jeanne Kosnick-Kloss, peintre elle aussi. Ils poussent Chaissac à dessiner et c’est grâce à eux qu’il va faire des rencontres fondamentales dans son parcours, celles du peintre Gleizes, de l’écrivain et critique Jean Paulhan ou encore Aimé Maeght qui à l’époque n’ pas encore créé sa fondation à Saint-Paul de Vence. Autre rencontre fondamentale : Jean Dubuffet avec qui il entretiendra une longe amitié et une correspondance assidue.
Reconnu par ses amis artistes, Gaston Chaissac a pourtant eu du mal à dissiper le malentendu autour de sa peinture que certains voyaient comme de dessins d’enfants. Il détestait aussi être classé dans l'Art brut. Il voulait justement se libérer de tout ce qu'il avait pu voir, de toutes sortes d'influences et de références. D'où son goût pour les supports autres que la toile : vieux meubles, casseroles et tuyaux cabossés, coquilles d'huîtres. Il a même peint sur les murs des latrines de l'école de Sainte-Florence en Vendée où sa femme enseignait.
Gaston Chaissac se présentait comme "un Picasso en sabots", "un peintre du village". En Vendée où il s'installa à partir de 1942 avec son épouse Camille, il vécut modestement et toujours dans une forme d'isolement dû en partie à son caractère taiseux et à sa figure d’artiste à contre-courant. Et pourtant, contrairement aux apparences, Chaissac connut le succès et exposa à l’étranger : l’année de sa mort (1964), ses oeuvres furent présentées à Minneapolis et à New York à la galerie Cordier-Ekstrom. Mais il fallut attendre 1973, soit près de dix ans après sa mort pour que le Musée National d'Art Moderne organise une première exposition de ses œuvres. Le moment pour que Chaissac soit enfin reconnu comme un artiste à part entière.
Musée de l'Abbaye Sainte-Croix
Rue de Verdun
85100 Les Sables d'Olonne
Tél : 02 51 32 01 16
Fax : 02 51 32 01 17
Reportage : E. Soulard / D. Raveleau / N. Saliou-Tendron
Originaire d’Avalon en Bourgogne où il est né en 1910, Gaston Chaissac est issu d’une famille modeste où le père, cordonnier, a quitté très tôt le foyer. Peu porté sur les études et de santé fragile, Gaston Chaissac monte rejoindre son frère à Paris en 1936 pour tenir une cordonnerie. Mais lui se rêve journaliste ou écrivain. A l’époque déjà, il écrit beaucoup, une habitude qu’il gardera toute sa vie (chaque jour, il écrivait entre 4 et 5 lettres).
A Paris, Il rencontre par hasard Otto Freundlich, un artiste allemand réputé, peintre et sculpteur et sa compagne, Jeanne Kosnick-Kloss, peintre elle aussi. Ils poussent Chaissac à dessiner et c’est grâce à eux qu’il va faire des rencontres fondamentales dans son parcours, celles du peintre Gleizes, de l’écrivain et critique Jean Paulhan ou encore Aimé Maeght qui à l’époque n’ pas encore créé sa fondation à Saint-Paul de Vence. Autre rencontre fondamentale : Jean Dubuffet avec qui il entretiendra une longe amitié et une correspondance assidue.
Reconnu par ses amis artistes, Gaston Chaissac a pourtant eu du mal à dissiper le malentendu autour de sa peinture que certains voyaient comme de dessins d’enfants. Il détestait aussi être classé dans l'Art brut. Il voulait justement se libérer de tout ce qu'il avait pu voir, de toutes sortes d'influences et de références. D'où son goût pour les supports autres que la toile : vieux meubles, casseroles et tuyaux cabossés, coquilles d'huîtres. Il a même peint sur les murs des latrines de l'école de Sainte-Florence en Vendée où sa femme enseignait.
Gaston Chaissac se présentait comme "un Picasso en sabots", "un peintre du village". En Vendée où il s'installa à partir de 1942 avec son épouse Camille, il vécut modestement et toujours dans une forme d'isolement dû en partie à son caractère taiseux et à sa figure d’artiste à contre-courant. Et pourtant, contrairement aux apparences, Chaissac connut le succès et exposa à l’étranger : l’année de sa mort (1964), ses oeuvres furent présentées à Minneapolis et à New York à la galerie Cordier-Ekstrom. Mais il fallut attendre 1973, soit près de dix ans après sa mort pour que le Musée National d'Art Moderne organise une première exposition de ses œuvres. Le moment pour que Chaissac soit enfin reconnu comme un artiste à part entière.
Musée de l'Abbaye Sainte-Croix
Rue de Verdun
85100 Les Sables d'Olonne
Tél : 02 51 32 01 16
Fax : 02 51 32 01 17
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