Edward Hopper, Grant Wood... Ils ont peint l'Amérique des années 30
Souvent, l'art résonne avec l'histoire d'un pays. C'est le cas pour les peintres américains des années 30, qui surent trouver leurs identités, leurs styles, "grâce" à la grande dépression, cette décennie de crise économique qui débuta en 1929 pour se poursuivre jusqu'à la seconde guerre mondiale. Jusqu’alors, les artistes du "nouveau continent" avaient du mal à se détacher de l'influence européenne. Mais la tragédie économique qui toucha le pays, la misère qui frappa des millions de leurs co-citoyens, leur permit de se découvrir et d'interroger l'identité profonde de leur pays.
Les artistes américains des années 30 traduisent le sentiment d'une chute, de la fin d'une utopie.
Laurence des Cars
Commissaire de l'exposition "La peinture américaine des années 30"
L'exposition présentée au Musée de l'Orangerie est organisée par l'Art Insitute of Chicago, en collaboration avec l'Etablissement public des musées d'Orsay et de l'Orangerie et la Royal Academy of Arts de Londres. On y découvre plusieurs chefs d’œuvres de Georgia O'Keeffe, Charles Sheeler et bien sûr Edward Hopper. L'exposition de ses toiles créent toujours l'enthousiasme auprès du public.
L'iconique "American Gothic" exposé en Europe pour la première fois
C'est l'un des tableaux symbole de cette grande dépression, "American Gothic" de Grant Wood. Ce couple de fermiers protestants et austères, représentant l'Amérique qui travaille, qui prie et qui ne se laisse pas berner par le milieu du spectacle ou de la consommation. Une autre contradiction du pays, d'un côté les lumières de Broadway ou d'Hollywood qui font fantasmer les européens et de l'autre la réalité d'un pays grand comme un continent. Avec cette toile, c'est l'Amérique profonde, le Midwest que l'on découvre.
La reconnaissance de l'art afro-américain
Enfin, cette exposition nous montre que cette période de grand chaos économique permit également aux artistes afro-américains de se faire connaitre. Plusieurs toiles témoignent de ce phénomène, comme les tableaux de Joe Jones, Aaron Douglas (peintre majeur du mouvement Harlem Renaissance) ou encore William H. Johnson.
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