Deux tableaux de Fragonard, disparus entre 1786 et 2017, acquis par l'État pour être exposés à Montpellier
Les deux toiles "Le Jeu de la palette" et "La Bascule", peintes entre 1760 et 1765, ont été retrouvées dans un château en Normandie en 2017.
Deux tableaux longtemps disparus de Fragonard ont été acquis par l'État en vue d'être exposés à Montpellier, a annoncé jeudi 22 juillet le ministère de la Culture. Le Jeu de la palette et La Bascule, des oeuvres peintes entre 1760 et 1765, étaient "disparues depuis leur vente en 1786", puis "réapparues en 2017 à l'occasion d'une demande de certificat d'exportation", a rappelé le ministère.
Elles avaient été découvertes dans un château en Normandie, à l'occasion d'un inventaire de tableaux et de dessins conservés depuis des générations par une famille qui en ignorait la valeur. Pour empêcher qu'elles quittent la France, le ministère les avait classées "Trésor national", le prélude à un rachat.
Une estimation à 6 millions d'euros
"L'acquisition de ces oeuvres a été rendue possible grâce à des financements provenant du Louvre, d'une aide directe de l'État via le concours du Fonds du patrimoine et d'un apport en mécénat d'entreprise", a expliqué le ministère, sans divulguer le montant de l'acquisition. Une estimation de 6 millions d'euros était avancée au moment de la découverte.
Les deux tableaux ont pour destination le musée Fabre de Montpellier, qui expose d'illustres contemporains de Jean-Honoré Fragonard, comme Jacques-Louis David ou François-Xavier Fabre. La ministre "Roselyne Bachelot-Narquin se réjouit de la réussite d'une opération emblématique à la fois pour l'enrichissement des collections publiques et pour l'action culturelle de l'État dans les territoires", a précisé le ministère.
Un des plus grands peintres français du XVIIIe siècle
Né à Grasse dans une famille d'origine italienne, Fragonard (1732-1806) est l'un des plus grands peintres français du XVIIIe siècle, avec un trait vif et des compositions audacieuses qui en font un maître du rococo et un précurseur du romantisme.
Ces deux toiles de 75 x 99 cm représentent des personnages jouant au milieu de ruines antiques. On ignorait leur sort après le décès de leur premier propriétaire, Pierre Bergeret de Grandcourt, mécène et ami du peintre.
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