Détournement de peinture : la rixe Booba/Kaaris parodiée dans un tableau du 18e
Du dépit au détournement ou comment donner une vision éclairée à un acte idiot ? Inspiré par la bagarre qui a opposé Booba et Kaaris (le 1er août dernier), Charles de Janti le conservateur du musée des Beaux-Arts de Nancy a publié récemment sur son compte twitter un photomontage amusant. On découvre les deux rappeurs replacés au centre d'une scène qui montre l’héroïsme du lieutenant Désilles.
Reportage : France 3 Lorraine - J. Didier / I. Pons-Teixeira / E. Targe
Le courage héroïque du XVIIIe au XXIe siècle
Réalisé par Jean-Jacques François le Barbier, la peinture détournée s'intitule "Le courage heroïque du jeune Desilles, 30 août 1790". Ce tableau raconte un épisode précis de la Révolution et notamment "L'affaire de Nancy". En se plaçant devant la bouche d’un canon, le lieutenant empêcha une lutte fratricide entre les révolutionnaires et les soldats loyalistes placés sous le commandement du marquis de Bouillé. Un acte héroïque entouré de gestes très violents qui ont fait écho dans l'esprit du conservateur du musée de Nancy. "Déjà à l'époque le peintre avait croqué ces gestes qui décrivent l'idée de lutte". Le tableau du musée de Nancy est actuellement visible au musée de la Révolution de Vizille en Isère.Détournements d'images
Ce n'est pas la première fois que Charles de Janti s'amuse à détourner des scènes d'actualité dans un autre contexte. L'an dernier, le conservateur féru de nouvelles technologies avait replacé le Président Macron dans le tableau "Les amoureux" d'Emile Friant. "C'est juste un rapprochement plastique, on voit passer sur internet des images qui nous interpellent et qui nous rappellent d'autres images d'autres siècles", explique-t-il.Le courage héroïque du jeune Desilles, 30 août 1790
À l’été 1790, durant la Révolution française, le mécontentement gronde dans la garnison militaire de Nancy, qui compte alors environ
5 000 hommes. Les soldats réclament leurs soldes, qui ne leur sont plus payées depuis des mois. Malgré l’argent versé, la situation s’envenime. Le 31 août, les troupes du marquis de Bouillé sont dépêchées de Metz pour rétablir l’ordre à Nancy. C’est alors qu’André Désilles, un jeune lieutenant aristocrate, cherche à calmer la situation en s’interposant pour éviter un combat fratricide, entre soldats insurgés et troupes venues rétablir l’ordre. En vain… Désilles se couche sur les canons, mais il ne fait que retarder la mise à feu. Grièvement blessé, il meurt quelques semaines plus tard. Cet épisode appelé « l’affaire de Nancy » fait grand bruit dans tout le pays et bientôt dans toute l’Europe : pour la première fois, les troubles révolutionnaires ont gagné les rangs de l’armée. Les insurgés sont alors considérés comme des criminels, leur répression est terrible. Le courage de Désilles est unanimement salué.
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