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Décès de Geneviève Claisse, figure de l'abstraction géométrique

L'artiste française Geneviève Claisse, figure de l'abstraction géométrique, qui avait inventé un langage fait de formes élémentaires, cercles, triangles, carrés, est décédée lundi à l'âge de 82 ans, après un accident, ont annoncé le Journal des Arts et La Voix du Nord.
Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Geneviève Claisse au Musée Matisse du Cateau-Cambrésis (Nord) le 17 avril 2015
 (Caroline Paux / Crowdspark / AFP)

"J'ai trouvé dans l'abstraction le moyen naturel d'exprimer le monde", disait Geneviève Claisse dans le catalogue d'une rétrospective de 50 ans de peinture à la Galerie Fleury. "Avec l'abstraction géométrique, le langage atteint la liberté. Il peut être une création totale. En épurant et sublimant, il vise à plus de sensibilité", disait-elle encore.

Née en 1935 à Quiévy, un village du Nord, Geneviève Claisse s'était formée en autodidacte, découvrant parallèlement l'histoire de l'art et les œuvres de Rimbaud, Michaux, Kafka ou Jarry. Elle découvre l'abstraction géométrique dans des revues comme "Art d'aujourd'hui". Elle ressent la création plastique comme une "nécessité presque physique de recréer le monde face à la froideur inhumaine de la ville".

Un tableau de Genevière Claisse au Musée Matisse du Cateau-Cambrésis (Nord), en avril 2015
 (Caroline Paux / Crowdspark / AFP)

Formes, couleurs, rythmes 

Quand elle rencontre à 18 ans Auguste Herbin, dont elle a lu les écrits théoriques, elle s'aperçoit que l'artiste est un parent et il l'encourage à poursuivre son travail. Elle expose pour la première fois en 1958 à Paris et à Cambrai.

Installée à Paris en 1959, Geneviève Claisse développe des recherches sur les formes et les couleurs, le rythme, jouant des contrastes chromatiques. Dès 1961 elle est représentée par Denise René, galeriste pionnière en matière d'art abstrait, qui la présente régulièrement dans ses espaces et dans les salons d'art internationaux.
 
Dans les années 1960 elle crée des séries autour des cercles de couleur qui s'emboîtent, se superposent, des triangles en noir et blanc, avant de revenir au carré dans les années 1970, puis à un travail sur les lignes parallèles de différentes épaisseurs qui se côtoient, s'éloignent, se rapprochent.

Une rétrospective en 2015 au Cateau-Cambresis 

Dans les années 1980-1990 elle expose à Bruxelles, Milan, Paris, Rome, Zurich. Jusqu'à aujourd'hui, elle poursuivait ses recherches, travaillant sur le vide et le plein, la transparence et la plénitude, les rectangles et les losanges, les lignes, les carrés symétriques ou dissemblables évoluant dans un ensemble de lignes horizontales ou verticales.

Lors d'une rétrospective pour ses 80 ans en 2015 au Musée Matisse du Cateau-Cambresis (Nord), Geneviève Claisse avait conçu spécialement une œuvre in situ pour l'exposition. Elle a fait de nombreux dons au musée.

Elle préparait une exposition à Londres, selon Jean-Pierre Roquet, un Cambrésien proche de l'artiste, ex-président des Amis du musée de Cambrai, cité par La Voix du Nord.

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