Bruxelles expose les natures mortes et les paysages de Giorgio Morandi
La rétrospective de Bozar rassemble une centaine d’œuvres de Giorgio Morandi (1890-1964), qui racontent l’évolution de l’artiste, chronologique et par thèmes, avec ses paysages, ses natures mortes représentant des vases, des coquillages et des fleurs. Elle aborde aussi son œuvre à travers les différentes techniques qu’il utilise, gravure, dessin, huile sur toile et aquarelle.
Né à Bologne, où il étudie les beaux-arts et devient professeur de gravure, Morandi a vécu toute sa vie dans la même ville avec sa mère et ses trois sœurs dans une maison de la via Fondazza.
Il regarde beaucoup les maîtres anciens. Giotto, qui pour lui "a découvert l’espace dans la peinture", explique la commissaire de l’exposition, Maria Cristina Bandera. Et Paolo Uccello, "pour la trame géométrique de ses tableaux". Mais aussi "Cézanne, Renoir pour la couleur, surtout des fleurs, le Douanier Rousseau".
Morandi connaît bien aussi ce qui se fait dans les courants contemporains, le cubisme, le futurisme, la peinture metaphysique italienne. S’appuyant sur toutes ces influences, il crée son propre style vers 1920. Et après, l’artiste dit : "Je veux être seulement moi-même", rapporte la commissaire.
Toute sa vie, en affinant son style, Morandi peint de façon obsessionnelle des natures mortes et les paysages de Grizzana, le petit village des Appenins où il passe ses étés, ainsi que quelques rares autoportraits. Il agence les mêmes objets tout simples, bouteilles, cubes, bols, de façon légèrement différente, dans des blancs, marron, bleus. Son travail est une longue recherche de l’essence de la forme, tendant petit à petit vers l’abstraction.
On pourrait se dire que c’est toujours la même chose mais on est subjugué par ses tableaux de plus en plus dépouillés.
L’artiste bouge peu de chez lui sans être coupé du monde. Il va plusieurs fois à la Biennale de Venise, où il est premier prix en 1948. Il va aussi à la Biennale de São Paulo (premier prix en 1957) et à la Documenta de Kassel. Il est reconnu assez tôt et l’historien de l’art Roberto Longhi dit de lui dès 1934 qu’il est "l’un des meilleurs peintres vivants d’Italie".
Giorgio Morandi a fasciné de nombreux artistes, notamment des cinéastes. Ses tableaux apparaissent dans "La Notte" (1961) de Michelangelo Antonioni, "La Dolce vita" (1960) de Federico Fellini, "En quatrième vitesse" (1955) ou "Amore" (2009) de Luca Guadagnino. Des écrivains comme Pierpaolo Pasolini, Paul Auster ou Don De Lillo les citent.
Et Morandi ne plaît pas qu'aux artistes puisque le président américain Barack Obama a choisi deux de ses peinture en 2009 pour enrichir les collections de la Maison Blanche.
Giorgio Morandi, Rétrospective, Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, rue Ravenstein
Tous les jours sauf lundi, 10h-18h, le jeudi jusqu’à 21h (sauf pendant les vacances d’été)
Tarifs : 10€ / 8€ / 6€ / 4€
Du 7 juin au 22 septembre 2013
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