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"Biennale d'art Hors les Normes de Lyon" : hymne émouvant à l'art brut

Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Art brut, singulier ou encore naïf, pendant 10 jours, l'art s'invite hors des sentiers battus. 27 lieux de l'agglomération lyonnaise exposent 150 artistes de renommée internationale, qui, présents sur place accueillent les visiteurs et partagent les secrets de leur création. Une expérience à vivre du 28 septembre au 6 octobre 2013.

BHN

Pour débuter la déambulation, le visiteur est accueilli à bras ouverts par Léon. Ce petit personnage de terre cuite est l'oeuvre de Tidru. Artiste installé en Ardèche, Tidru s'est pris d'affection pour ces bonshommes au ventre rond, qu'il affuble parfois d'une mitre d'évêque un peu lourde. Petites sculptures grimées de noire ou peinture affolée, l'oeuvre de Tidru interpelle tant pas sa beauté que par son univers étrangement rassurant. 
 (BHN)
Sylvie Kyrial est une artiste de la région rouennaise. La série qu'elle présente pour la BHN raconte son histoire. La perte progressive de la mémoire, les souvenirs qui s'échappent. Les visages de l’effroi qui narrent cette envolée s’apaisent avec le temps. Sylvie Kyrial évoque avec pudeur le bruissement des mots qui s'étirent, laissant pour seuls cadeaux des images indélébiles. Cette nouvelle série est une succession d’autoportraits, lavés et recommencés, lavés, grattés encore et encore. L’image disparaît peu à peu, il ne reste que des traces Et progressivement ces traces forment le visage de Sylvie.
 (BHN)
Bienvenue dans le monde interlope en noir et blanc de Demelis. Cet artiste grenoblois produit des dessins à l'encre de chine sur papier. Dans cet univers s'accumule des personnages étranges qui semblent nous raconter des histoires singulières. Parfois la couleur fait irruption dans le noir et blanc, renforçant encore la dramaturgie des décors. 
 (Eric Demélis)
"No Death" La BHN présente aussi le travail insolite de Demelis et ses petits crucifix habillés de têtes de mort et de visages effarés. Une certaine manière de défier la grande faucheuse.
 (BHN)
Au coeur du bloc, les corps singuliers.
Les oeuvres de Sophie Ruttimann sont chargées de couleurs et de personnages éventrés. Artiste grenobloise, Sophie Ruttimann puise son inspiration dans son lieu de travail, le bloc opératoire où sont réalisés les prélèvements d'organes. Il y a donc des viscères, du sang, des organes en attente d'un autre corps, d'une autre vie. Sophie Ruttimann rend hommage aux médecins qui opèrent ces vie en suspens et à ces personnages en latence qui grace à d'autres vont survivre. Les yeux grands ouverts, chacun nous parle d'urgence.  
 (BHN)
Hybridation, mise à nu, décortication de l’anatomie, Hélène Lagnieu est une artiste lyonnaise autodidacte. Son univers est tourné vers l'intérieur et le sauvage. Il investit le corps des femmes qui portent la vie. La maternité est un sujet récurrent chez cette artiste onirique et mystérieuse. Au carrefour de l'animalité et de la figure humaine, les oeuvres d'Hélène Lagnieu sont empreintes de poésie et de surnaturel. 
 (BHN)
La Mariée était en blanc.
	Hélène Lagnieu présente également à la BHN des boites, sorte de cabinet de curiosité où le règne animal côtoie les chimères. Ses sculptures de papier, délicates et fragiles tels des êtres en suspension laissent l’imaginaire vagabonder vers les étoiles. 
 (BHN)
Maina est une artiste bretonne qui travaille ses linogravures au pastel à l’huile et peaufine ses dessins au trait de crayon. Ses visages à la simplicité feinte et aux figures anthropomorphiques sont, comme dit Maina, « le reflet de l’humanité que chacun porte en soi ».
 (BHN)
Allez en paix 
Les poupées Martine Birobent nous parlent d'un pays lointain, le Canada. Avec son mari, ils ont créé un lieu à Danville (Quebec) où règne la bienveillance et la création. "La Galerie des Nanas" est la toute première galerie canadienne consacrée à l'art insubordonné féminin. Ne passez pas à côté de cette merveilleuse entreprise à la Biennale Hors Norme. Martine et Jean-Robert sont adorables et parlent de leur démarche avec passion
 (BHN)
Les poupées de Martine Birobent sont présentes sur plusieurs lieux de la Biennale. Vêtues d'habits de crochets, Martine les trouve en brocante ou les récupère chez des particuliers. Visages muselés ou corps affublés de pénis, le travail de Martine Birobent nous parle de la condition de la femme aujourd'hui, interroge, suprend mais ne laisse pas indifférents. 
 (BHN)
Christine Béglet arrive de Toulouse, mais elle pourrait tout aussi bien venir d'une planète aux multiples couleurs. L'oeuvre qu'elle présente est une fresque de 6 mètres environ faite entièrement de collages répétitifs. Images de ville en échos perpétuels. Attiré par des tâches de couleur le visiteur est rapidement hypnotisé par ces micro-sociétés, miroir multiples de villes uniques. 
 (BHN)

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