À Grenoble, au couvent Sainte-Cécile, découvrez les femmes qui ont inspiré Rembrandt dans une exposition de gravures

"Les femmes chez Rembrandt" est la nouvelle exposition temporaire du couvent Sainte-Cécile qui abrite un musée consacré à l’œuvre graphique du maître néerlandais. Une dizaine de gravures sont à découvrir.
Article rédigé par Véronique Dalmaz
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Gravure de Rembrandt, portrait de la mère de l'artiste. (FONDATION CUSTODIA)

Chaque année, une nouvelle thématique vient enrichir l’exposition permanente du cabinet Rembrandt, installé dans l’ancien parloir des nonnes du couvent Sainte-Cécile. Ces gravures de femmes proviennent des collections du Fonds Glénat, à l’origine de la création du musée grenoblois, et de prêts parisiens.

Ce sont des trésors qu’il faut regarder de près pour mieux les apprécier. Alors pour bien voir ces gravures parfois minuscules, le cabinet Rembrandt fournit au public des loupes. Le moindre trait du peintre hollandais est ainsi visible.

au couvent Sainte-Cécile, à Grenoble
Exposition "Les femmes chez Rembrandt" au couvent Sainte-Cécile, à Grenoble (FRANCE 3 ALPES / G. Lespinasse / Y. Glo / E. Gavinet / H. Cadet-Petit / M. Baza)

Un régal pour cette passionnée d’art venue découvrir l’exposition. "Je trouve cela exceptionnel de pouvoir voir ça ici. Ce sont des gravures que l’on ne voit presque jamais", s’enthousiasme la visiteuse. Effectivement, les estampes acquises par le Fonds Glénat n’avaient jusqu’à maintenant pas été dévoilées au public grenoblois. Cette exposition, avec des œuvres également issues des collections du Petit Palais et de la Fondation Cutodia, est donc un événement en Isère.

Onze gravures de femmes, que Rembrandt a longuement côtoyées ou simplement croisées, s’offrent au regard du public. "Je suis étonnée par la justesse des regards" fait remarquer une visiteuse. "Il dessinait les choses telles qu’elles sont naturellement", résume Jacques Glénat, président du Fonds Glénat pour le patrimoine et la création. "Regardez cette servante qui s'est pour lui un peu dénudée", ajoute-t-il, "il l’a peinte telle qu’elle était. Il n’a pas essayé de l’embellir".

"La Femme devant le poêle", Rembrandt, 1658. (FONDATION CUSTODIA)

Domestique, mendiante ou femme du grand monde comme son épouse et sa mère, Rembrandt a immortalisé des visages aux vies bien différentes. Il a aussi représenté des figures de la Bible, comme Eve et Marie, ou encore des déesses.

Des portraits de femmes très réalistes qui se détournent des diktats de l’époque. "Ça va à l’encontre de l’icône graphique traditionnelle que l’on pouvait trouver au XVIe et XVIIe siècle où les femmes étaient tantôt représentées comme douces et pieuses ou inversement sauvages et tentatrices", explique Sophie Boizard, responsable d'éditions chez Glénat. "Ici, chez Rembrandt, il n’y a pas de jugements de morale ou de valeur. C’est pour cette raison que ces représentations féminines sont intemporelles et d’une si grande modernité", ajoute-t-elle.

"Vierge à l'enfant dans les nuages", Rembrandt, 1641. (FONDATION CUSTODIA)

L’exposition est visible jusqu’à la fin de l’année, mais attention, les gravures du Petit Palais sont exposées jusqu’au 15 mai et celles de la Fondation Custodia jusqu’au 27 juillet. Elles seront ensuite remplacées par des gravures issues de la collection du Fonds Glénat.

Exposition "Les femmes chez Rembrandt", couvent Sainte-Cécile, 37 rue Servan à Grenoble. Du lundi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 17h30, fermeture dimanches, jours fériés et du 22 juillet au 19 août 2024.

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