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À Bâle, les sculptures hyperréalistes de Duane Hanson dialoguent avec les toiles de maître

Pour ses 25 ans, la fondation suisse Beyeler organise un face-à-face entre les sculptures hyperréalistes de l'artiste américain Duane Hanson et une centaine de toiles de maître du musée.

Article rédigé par Camille Belsoeur
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Une sculpture de Duane Hanson devant un tableau de Claude Monet à la fondation Beyeler en Suisse.  (FRANCEINFO)

Ce sont deux mondes, deux époques, et deux dimensions qui se font face à la Fondation Beyeler à Riehen dans la banlieue de Bâle en Suisse. Pour ses 25 ans, le musée d'art privé le plus visité de Suisse expose un dialogue entre les sculptures hyperréalistes de l'artiste américain Duane Hanson et les oeuvres majeures de Vincent van Gogh, Claude Monet, Pablo Picasso, Henri Matisse, Alberto Giacometti, Mark Rothko, Andy Warhol ou encore Louise Bourgeois. 

Devant un tableau de Claude Monet, un jardinier, assis sur son tracteur, tond par exemple une pelouse imaginaire. Dans une autre salle, un peintre en bâtiment dévisage un tableau de Miró. On se prend à imaginer quel jugement porte l'ouvrier sur la toile de l'artiste. Rêve-t-il du même destin - peindre une oeuvre d'avant-garde ? Ou juge-t-il que les coups de pinceau de l'artiste catalan ne sont que de l'esbroufe pour gens fortunés ? 

À Bâle, les personnages hyperréalistes de Duane Hanson dialoguent avec les toiles de maître
À Bâle, les personnages hyperréalistes de Duane Hanson dialoguent avec les toiles de maître À Bâle, les personnages hyperréalistes de Duane Hanson dialoguent avec les toiles de maître

Des sculptures qui ne jouent pas les potiches

"À travers ses figures d’un réalisme déconcertant, qui semblent prises sur le vif dans leur quotidien, Hanson critique aussi les conditions sociales", rappelle la Fondation Beyeler en préambule à son exposition. Bien qu'immobiles, les sculptures d'Hanson ne jouent pas les potiches. 

"C'est vraiment une sorte de démocratisation de l'art dans un contexte muséal et souvent ses sculptures, dans cette dimension quotidienne, ont une dimension socio-critique. C'est aussi intéressant de voir certains personnages, qui normalement ne sont pas visibles dans le musée", raconte Raphaël Bouvier, le commissaire de l'exposition. 

L'ironie du travail de Duane Hanson, tel qu'il a été disposé par les organisateurs de l'exposition, c'est qu'il se confond avec la foule qui pousse les portes de la fondation Beyeler. En arrivant dans les galeries, certains visiteurs prennent des sculptures pour de vrais gens. "Au début on s'est fait avoir. Les deux à l'entrée, on croyait vraiment que c'étaient de vraies personnes", glisse une femme, piégée par l'hyperréalisme. 

L'exposition anniversaire "Duane Hanson" est visible jusqu'au 8 janvier à la fondation Beyeler à Bâle en Suisse. 

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