Patrice Chéreau, la mort d'un maître de la scène et de l'écran
Connu du grand public surtout pour "La Reine margot", Patrice Chéreau se situe dans un certain clair-obscur pour le grand public. Mais si le reste de son oeuvre n'a pas eu le même destin de "blockbuster" à la française, elle n'en est pas moins inscrite dans le paysage du théâtre et du cinéma contemporain.
Tous ceux qu'il a approché durant sa carrière, commencée très tôt, déplorent la disparition d'un "génie ", d'une "vitalité extraordinaire ". "c'est aussi un très grand cinéaste, en plus d'un grand metteur en scène de théâtre et d'opéra ", rappelle le directeur du festival d'Avignon, Olivier Py. Mais Patrice Chéreau, clair-obscur toujours, goûtait peu le devant de la scène : "je suis un solitaire, je n'aime pas me répandre ", disait-il lui-même. Il était "traversé par une inquiétude, même après tout ce qu'il avait fait ", ajoute Olivier Py.
"Un maître s'est tu ", a twitté a tweeté le président du Festival de Cannes, Gilles Jacob. "Patrice Chéreau a rejoint le Panthéon céleste du théâtre. Sa mort comme celle de Mastroianni est la fin d'un monde ", a écrit sur Tweeter le directeur de la MC93 Bobigny Patrick Sommier. L'ancien ministre de la Culture Jack Lang, a souligné qu'il "était un découvreur d'auteurs exceptionnels ", comme Bernard-Marie Koltès.
L'éclectisme de Chéreau est aussi passé par les arts lyriques, où la Tétralogie montée avec Boulez pour le centième anniversaire du Festival de Bayreuth, en 1976, le rend mondialement célèbre. Réalisateur de dix longs-métrages, il collabore avec Barenboïm ("Wozzeck" en 1992, "Tristan et Isolde" en 2007), Daniel Harding ("Cosi fan tutte", 2005) et Boulez toujours (après "Lulu" en 1979, "De la maison des morts" en 2007).
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