Le Mucem veut poursuivre sa politique en direction du public des quartiers défavorisés
Le président du Mucem insite sur la nécessité d'une politique active pour attirer un public diversifié.
Le musée des civilisations d'Europe et de Méditerranée (Mucem) de Marseille, l'un des plus visités hors de Paris, est "déterminé" à attirer les habitants de quartiers défavorisés et à maintenir l'équilibre entre touristes et public local, indique son président Jean-François Chougnet.
En 2019, cet établissement posé en bord de Méditerranée et ceint d'une fine dentelle noire en béton --la résille-- a enregistré 1,207 million de visites, selon un bilan publié ce mois-ci. Parmi les expositions les plus prisées, celles consacrées au peintre et inventeur de l'art brut Jean Dubuffet ou aux îles et à la danse.
Si près d'un quart des visiteurs étaient des touristes étrangers, la même proportion venait de Marseille. "Jusqu'à présent, on a réussi à maintenir, c'est une des fiertés, un équilibre entre le (public) touristique et territorial", indique à l'AFP M. Chougnet au moment où de nombreuses villes s'interrogent sur les conséquences d'un tourisme croissant.
Attirer le public des quartiers défavorisés
Jean-François Chougnet, qui vient d'obtenir un deuxième mandat de trois ans à la tête du Mucem ouvert en 2013, s'est aussi dit déterminé à attirer les gens vivant dans des quartiers défavorisés dans une ville marquée par de fortes inégalités avec des taux de pauvreté variant de 11% à 54% selon les arrondissements. "C'est fondamental que les gens aient accès à la culture (...) et pas à une culture au rabais", insiste-t-il en soulignant le risque de "ghettoïsation" dans ces quartiers.
Outre les nombreuses invitations pour les scolaires, le Mucem travaille avec un des plus gros bailleurs sociaux pour organiser des journées culturelles pour les locataires de logements sociaux ainsi qu'avec les écoles de la deuxième chance et les centres sociaux. "Ce n'est pas parce qu'on a des gratuités que les gens viennent spontanément, ce n'est pas suffisant. Une partie de nos contemporains a l'idée que les musées, ce n'est pas pour eux", d'où la nécessité d'une politique active pour attirer un public diversifié, selon Jean-François Chougnet.
Au moment où de nombreux pays méditerranéens connaissent des mouvements de contestation ou des conflits, le Mucem travaille avec la Tunisie sur différents projets, mais aussi avec des institutions culturelles basées au Liban et organisera un cycle entre janvier et février sur les relations entre l'Algérie et la France.
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