L’exposition "Our body" continue de créer la polémique
L’exposition anatomique Our body, à corps découvert qui se tient actuellement à l’Espace 12 Madeleine, à Paris, s’attire une nouvelle fois les foudres des ses détracteurs.
_ Il faut dire que quelque soit la sensibilité de chacun, elle ne laisse pas indifférent. Elle ou plutôt "Ils"... Une quinzaine de corps d'hommes et de femmes, entiers ou disséqués, préservés avec des matières plastiques selon un procédé d'imprégnation polymérique.
"Je trouve étonnant que l'on puisse aujourd'hui exposer en plein Paris des corps humains qui ont été dépecés, découpés et éviscérés [… ] et qu'on en fasse une source de profit", indique l’avocat représentant les associations Ensemble contre la peine de mort (ECPM) et Solidarité Chine, maître Richard Sedillot.
Ce n’est pas la première fois que l’exposition créé la polémique. Accueillie du 12 novembre 2008 au 31 janvier dernier au palais des Congrès de Marseille, elle avait notamment suscité l'indignation du vice-président du comité national d'éthique Pierre Le Coz, qui l’avait alors qualifiée d'" obscénité absolue ".
S’il dit avoir "conscience que le sujet peut troubler" Pascal Bernardin, organisateur de l'exposition et directeur de la société Encore Production, récuse cependant ces attaques. "J'ai fait en sorte qu'elle soit bien présentée. C'est scolaire, on prend de la distance", avait-il affirmé jugeant que "l'exposition permet peut-être d'avoir une meilleure connaissance et un plus grand respect du corps".
Mais au-delà d’un concept qui peut effectivement choquer, ce qui pose problème c’est de savoir si ces hommes et ces femmes étaient bien consentants, de leur vivant, pour que leurs corps soient ainsi "momifiés" et mis en scène.
La réponse est oui, assure Pascal Bernardin, qui affirme que les corps ont été fournis par la fondation Anatomical Sciences and Technologies de Hong-Kong qui lui aurait assuré que toutes les personnes concernées avaient donné leur corps à la science de leur plein gré, y compris pour des expositions anatomiques post mortem.
Les associations demandent à la justice d'ordonner à l'organisateur de produire " des pièces justifiant l'origine des corps ".
Cécile Mimaut, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.