Les musées de France fêtent l'impressionnisme : 15 expositions à voir en régions avant l'été

C'est à l'impressionnisme que de nombreux musées de régions consacrent leur exposition de printemps. On pourra aussi voir la sculpture de Toni Grand à Montpellier et André Masson au Centre Pompidou-Metz. Notre sélection d'expositions à voir dans les mois qui viennent.
Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
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À gauche : Claude Monet, "Les Villas à Bordighera", 1884, Paris, musée d'Orsay – À droite : James Abbott McNeill Whistler, "Arrangement en gris et noir n°1", dit aussi "Portrait de la mère de l'artiste", 1871, achat à James Abbott McNeill Whistler 1891, Paris, musée d'Orsay. (MUSEE D’ORSAY, DIST. RMN-GRAND PALAIS / PATRICE SCHMIDT)

C'est la grande fête de l'impressionnisme, à l'occasion des 150 ans du mouvement qui a eu sa première exposition en 1874. Giverny s'intéresse au thème de la mer, Honfleur à l'aube du mouvement, Tourcoing aux paysages, Nice à Berthe Morisot, Clermont-Ferrant à la neige. Le sculpteur Toni Grand et le peintre André Masson sont aussi à l'honneur respectivement à Montpellier et à Metz. Quinze expositions à ne pas rater avant l'été en régions.

Toni Grand au musée Fabre de Montpellier

Toni Grand, Sans titre, 1980, Montpellier, musée Fabre. (FREDERIC JAULMES / MUSEE FABRE MONTPELLIER-MEDITERRANEE METROPOLE / ADAGP PARIS, 2024)

Le musée Fabre de Montpellier invite le public à redécouvrir un artiste peu montré ces dernières décennies qui a marqué une génération d'artistes. Il présente une rétrospective en 70 œuvres de Toni Grand (1935-2005), qui a renouvelé le langage artistique en inventant de nouvelles formes et en travaillant avec virtuosité des matériaux inédits. Après le bois, il a exploré le polyester, la pierre, l'os, les résines et des matières organiques comme les poissons. Du 20 janvier au 5 mai 2024.

André Masson au Centre Pompidou-Metz

André Masson, "Gradiva", (1938-1939), Paris, Centre Pompidou, Musée national d'art moderne. (ADAGP PARIS, 2023 / GEORGES MEGUERDITCHIAN / CENTRE POMPIDOU, MNAM-CCI / DIST. RMN-GP)

À l'occasion du centième anniversaire du Manifeste du surréalisme, le Centre Pompidou-Metz rend hommage à André Masson avec une rétrospective de 200 œuvres qui retrace le parcours de cet artiste majeur, esprit libre et révolté, dessinateur hors pair et expérimentateur inlassable de techniques nouvelles, nourri de mythologie et de philosophie, qui a inventé le dessin automatique et les tableaux de sable. Un compagnon de route des surréalistes qui était aussi critique d'art, poète et écrivain. Du 29 mars au 2 septembre 2024.

Les mondes souterrains au Louvre-Lens

Gustave Courbet, "Vue de la caverne des géants près de Saillon", 1873. (MUSEE DE PICARDIE-AMIENS / MICHEL BOURGUET)

La fascination pour les mondes cachés des profondeurs, ces miroirs inversés du monde du dessus, qui abritent ce qu'on cache et ce qu'on enterre, ce qu'on craint et ce qu'on adore, a nourri l'imagination et la création artistique. Le Louvre-Lens invite le public à voyager sous terre, des mondes mythiques abritant des créatures fantastiques à la mine, de la fiction à la réalité. Du 27 mars au 22 juillet 2024.

Bonnard et le Japon à l'Hôtel de Caumont à Aix-en-Provence

Pierre Bonnard, "Terrasse dans le Midi", Fondation Glénat, Grenoble. (AKG-IMAGES / FINE ART IMAGES / HERITAGE IMAGES)

L'Hôtel de Caumont - Centre d'art d'Aix-en-Provence se penche sur l'importance de l'art japonais pour Pierre Bonnard. Quand il le découvre en 1890, c'est une révélation, qui l'amène à se détourner de la représentation du réel et à adopter de nouveaux principes esthétiques comme la souplesse des mouvements, le contraste des couleurs, les lignes en arabesques, le goût du décor, l'aplanissement de l'espace. Une influence qui marque toute son œuvre. Les peintures de l'artiste sont exposées à côté d'une sélection d'estampes japonaises. Du 3 mai au 6 octobre 2024.

L'impressionnisme et la mer à Giverny

Claude Monet, "Les Rochers de Belle-Île, la Côte sauvage", 1886, legs Gustave Caillebotte 1894, Paris, musée d'Orsay. (MUSEE D’ORSAY, DIST. RMN-GRAND PALAIS / PATRICE SCHMIDT)

Le musée des impressionnismes de Giverny s'intéresse au lien entre les impressionnistes et la mer, à leur goût pour les scènes de plage et les vues maritimes, dont le traitement est très différent selon les peintres. Un voyage thématique, des ports à la villégiature, de la Normandie à la Bretagne, de la nuit à la tempête. Avec des œuvres de Jongkind, Boudin, Monet, Manet, Renoir… (l'exposition est organisée dans le cadre du festival Normandie impressionniste). Du 29 mars au 30 juin 2024.

À l'aube de l'impressionnisme, au musée Eugène Boudin d'Honfleur

Claude  Monet, "La  charrette.  Route sous  la  neige  à Honfleur", vers 1867, musée d’Orsay, legs comte Isaac de Camondo, 1911. (MUSEE D’ORSAY, DIST. RMN-GRAND PALAIS / PATRICE SCHMIDT)

L'année des 150 ans de la première exposition impressionniste est aussi l'année du bicentenaire de la naissance d'Eugène Boudin, un des mentors de Claude Monet. Le musée Eugène Boudin d'Honfleur s'intéresse à la période située juste avant l'éclosion du mouvement, dans les années 1860 et au début des années 1870, et se penche sur la place du littoral normand où Isabey, Courbet, Jongkind explorent les ciels et les paysages autour d'Honfleur, où Eugène Boudin initie Monet à la pratique du plein air et où Jongkind l'aide à parachever son traitement du paysage (festival Normandie impressionniste). Du 20 avril au 26 août 2024.

La Normandie de David Hockney et la postérité de Whistler au musée des Beaux-Arts de Rouen

David Hockney, "5th December 2020", iPad Painting. (DAVID HOCKNEY)

C'est une vision contemporaine du paysage normand que célèbre le musée des Beaux-Arts de Rouen, avec le peintre britannique David Hockney archi-coté, installé depuis quatre ans en pays d'Auge. Il mêle peinture à l'iPad, peinture sur toile et photographie, dans une palette vive et lumineuse, quasi électrique, pour saisir la lumière changeante sur son jardin. On pourra y voir des portraits et des paysages inédits (du 22 mars au 22 septembre 2024). Le musée s'intéresse aussi à la figure de Whistler, cousin américain de Monet ou Cézanne, et à la fascination qu'il a exercée sur de nombreux artistes, peintres, photographes, écrivains, poètes, compositeurs, cinéastes (du 24 mai au 22 septembre 2024, dans le cadre du festival Normandie impressionniste).

Paysages impressionnistes du musée d'Orsay à Tourcoing

Auguste Renoir, "Pont du chemin de fer à Chatou", 1881, legs Gustave Caillebotte 1894, Paris, musée d'Orsay. (MUSEE D’ORSAY, DIST. RMN-GRAND PALAIS / PATRICE SCHMIDT)

Cinquante-sept chefs-d'œuvre des collections nationales signés Monet, Sisley, Renoir, Pissarro, Cézanne, Caillebotte, Signac, Gauguin ou Bonnard, prêtés au MUba Eugène Leroy de Tourcoing, racontent la naissance du paysage impressionniste et la spécificité du regard posé par Monet et ses amis sur les paysages. Ils disent comment leurs peintures traduisent les mutations du rapport à l'environnement au XIXe siècle, comment ils entrent en résonance avec nos préoccupations actuelles et de quelle manière ils ont ouvert la voie à d'autres audaces picturales. Du 16 mars au 24 juin 2024.

Peindre Marseille, 1853-1878, une autre modernité, au musée des Beaux-Arts de Marseille

Paul Cézanne, "Le Golfe de Marseille vu de l’Estaque" dit aussi
"L’Estaque", entre 1878 et 1879, legs Gustave Caillebotte 1894, Paris, musée d’Orsay. (MUSEE D’ORSAY, DIST. RMN-GRAND PALAIS / PATRICE SCHMIDT)

Le musée des Beaux-Arts de Marseille confronte deux visions du paysage dans le Midi pendant la seconde moitié du XIXe siècle, à partir de Cézanne et d'Émile Loubon, figure tutélaire de l'école marseillaise. Qu'est-ce qu'être un peintre à Marseille à la veille de l'impressionnisme et dans les années qui suivent sa naissance, se demande l'exposition qui entend montrer la diversité de la peinture à cette époque. L'école marseillaise se pose localement comme une alternative aux nouvelles modernités impressionnistes, alors jugées comme parisiennes. Du 24 mai au 4 septembre 2024.

Berthe Morisot et la Riviera au musée des Beaux-Arts de Nice

Berthe Morisot, "Les Enfants de Gabriel Thomas", 1894, don enfants de Gabriel Thomas 1945, Paris, musée d’Orsay – Limoges, musée des Beaux-Arts. (RMN-GRAND PALAIS (MUSEE D’ORSAY) / TONY QUERREC)

Les œuvres créées par Berthe Morisot lors des deux séjours de la peintre impressionniste à Nice en 1881-1882 et en 1888-1889, dispersées dans le monde, sont réunies pour la première fois et confrontées à des tableaux de Monet, Renoir, Eva Gonzalès, Mary Cassatt au musée des Beaux-Arts Jules Chéret de Nice. L'exposition entend montrer leur singularité au regard de celles produites par ses collègues présents dans la région méditerranéenne à la même époque. Du 5 avril au 29 septembre 2024.

Claude Monet et Vétheuil au palais des Beaux-Arts de Lille

Claude Monet, "Vétheuil, soleil couchant", vers 1900, legs comte Isaac de Camondo 1911, Paris, musée d'Orsay. (RMN-GRAND PALAIS (MUSEE D’ORSAY) / ADRIEN DIDIERJEAN)

Pour la première fois, six toiles peintes par Monet à Vétheuil seront réunies au palais des Beaux-Arts de Lille : les deux toiles conservées dans les collections de Lille et quatre autres prêtées par le musée d'Orsay. Monet a représenté ce village du Val-d'Oise à deux moments de sa vie. La réunion de ces œuvres permettra de voir comment il a saisi le rythme des saisons et d'apprécier deux périodes stylistiques du père de l'impressionnisme. Du 18 avril au 24 septembre 2024.

L'impressionnisme et la neige au musée d'art Roger-Quilliot de Clermont-Ferrand

Claude Monet, "La Pie", entre 1868 et 1869, Paris, musée d'Orsay. (MUSEE D’ORSAY, DIST. RMN-GRAND PALAIS / PATRICE SCHMIDT)

Le musée d'art Roger-Quilliot de Clermont Auvergne Métropole fête les 150 ans de l'impressionnisme avec une exposition sur la neige. Dans leurs recherches de la lumière et de la couleur, les peintres du mouvement ont renouvelé la façon de la représenter. À partir de La Pie de Claude Monet (1869) et jusque dans les années 1920, l'exposition montre comment Charles-François Daubigny, Maximilien Luce, Albert Lebourg et Pierre Bonnard peignent la neige à Paris et en Normandie, et comment des foyers de peinture régionaux reprennent cette manière à leur compte. Du 8 mars au 30 juin 2024.

Sensations et impressions : impressionnisme et modernité à Strasbourg

Alfred Sisley, "Les Bords du Loing", entre 1878 et 1879, legs Clément et Andrée Adès 1978, Paris, musée d'Orsay – Strasbourg, musée d'Art moderne et contemporain. (RMN-GRAND PALAIS (MUSEE D’ORSAY) / MARTINE BECK-COPPOLA)

Le musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg montre comment l'impressionnisme et le post-impressionnisme ont œuvré à la construction de la modernité, en jouant avec l'impermanence des atmosphères changeantes et avec la matérialité de la touche. À la vingtaine d'œuvres déposées par le musée d'Orsay en 1998, des Sisley, Laval, Maillol, Vallotton notamment, sont ajoutées une quinzaine d'œuvres de Monet, Signac, Kupka, Kandinsky, Larionov… Du 19 mars au 15 décembre 2024.

Les enfants des impressionnistes à La Piscine de Roubaix

Auguste Renoir, "Le Garçon au chat", 1868, achat en vente publique 1992, Paris, musée d'Orsay. (MUSEE D’ORSAY, DIST. RMN-GRAND PALAIS / PATRICE SCHMIDT)

À l'invitation de La Petite Châtelaine de Camille Claudel, icône de ses collections, La Piscine de Roubaix convie des enfants impressionnistes des collections nationales, trois tableaux de Degas, Renoir et Pissarro et deux sculptures de Degas, dont la célèbre Petite danseuse de 14 ans, qui sont présentés au cœur du parcours permanent, dans la salle actuellement consacrée au thème de l'enfance, où ils dialogueront avec les œuvres roubaisiennes. Du 17 février au 26 mai 2024.

Art et commerce : le spectacle de la marchandise au musée des Beaux-Arts de Caen

James Wilson Morrice, "Quai des Grands-Augustins", entre 1890 et 1905, achat à James Wilson Morrice 1904, Paris, musée d'Orsay. (RMN-GRAND PALAIS (MUSEE D'ORSAY) / HERVE LEWANDOWSKI)

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les commerces se multiplient et se diversifient, les vieilles échoppes et les vendeurs ambulants côtoyant les grands magasins. Le musée des Beaux-Arts de Caen nous montre comment les artistes de la vie moderne témoignent de l'effervescence consommatrice, jetant leur regard sur le mouvement des rues, les gestes des modistes, les attitudes des garçons de café, les enseignes, la publicité. Avec une centaine d'œuvres de Pierre Bonnard, Édouard Vuillard, Raoul Dufy, Maximilien Luce, Jules Adler… Du 6 avril au 8 septembre 2024 (dans le cadre du festival Normandie impressionniste).

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