Les graffitis de résistants emprisonnés au cœur des dessins de Lutz Stehl
Installé depuis longtemps en Bretagne, le plasticien allemand Lutz Stehl vit à Ploemeur. Son travail de mémoire est le fruit d'une découverte sur les murs de l'ancien couvent des Ursulines : des graffitis, des dessins poétiques, des inscriptions, des ratures encore visibles. Pendant l'occupation, les nazis avaient repéré les caves de ce couvent pour en faire des cachots où de nombreux résistants ont été incarcérés et torturés. D'autres ont été directement envoyés dans les camps de la mort.
L'artiste s'est emparé de ces stigmates retrouvés dans la prison de Bel-Air, jouant avec l'éphémère, le gribouillage hâtif, nerveux et pressé des prisonniers. Son projet est tourné en partie vers le passé mais fait également écho au présent. L'ensemble de ses dessins est exposé dans la salle de la Médiathèque, baptisée Charlie-Hebdo.
Ce n'est pas la première fois que Lutz Stehl s'empare de la période la plus noire de l'histoire de Quimperlé. A l'occasion du 70e anniversaire de la victoire sur le nazisme et de la libération de la France, il avait rendu hommage à travers des dessins, peintures et textes à Jacques Stosslopf, sous-directeur des constructions navale de l'Arsenal de Lorient, exécuté par les nazis au Camp de Struthof, en Alsace pour des faits de résistance.
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