Les Beaux-arts de Paris ont besoin d'un coup de jeune, selon la Cour des comptes
La Cour, qui a procédé au contrôle des comptes et de la gestion de l'école entre 2001 et 2011, appelle les autorités de tutelle (Culture, Enseignement supérieur) à agir pour remédier à ces problèmes.
L'Ecole de la rue Bonaparte demeure "le plus ancien et le plus prestigieux établissement" d'enseignement des arts plastiques en France, souligne la Cour. L'établissement abrite aussi un musée et possède des collections riches de 400.000 objets (livres, gravures, estampes, dessins, photographies, tableaux et sculptures).
Un manque d’intégration national et international
Mais "dans l'écheveau de filières, d'écoles, d'enseignements et de diplômes artistiques qui justifierait un cadrage national d'ensemble, l'ENSBA apparaît comme un îlot détaché d'un vaste archipel", écrit la Cour.
L'ENSBA demeure une école spécialisée dans les seuls beaux-arts. Cela a pour conséquence de "cloisonner l'enseignement à une époque où toutes les formes d'expression s'interpénètrent", souligne la Cour.
Elle relève aussi "un manque d'internationalisation du corps enseignant et des étudiants". Etablissement modeste par sa taille (550 étudiants) et son budget (10,8 millions d'euros), l'ENSBA "peine à affronter des concurrents étrangers plus riches, plus puissants (...) plus internationalisés qu'elle, davantage en prise avec un monde de l'art de plus en plus globalisé".
Des collections mal conservées
La Cour déplore aussi "les mauvaises conditions de conservation et de valorisation des collections". L'Ecole "n'a pas les moyens d'exercer sa mission patrimoniale dans des conditions satisfaisantes et se trouve même dans une impasse qui implique des mesures radicales pour en sortir, dussent-elles passer par une réforme de ses statuts".
La Cour préconise "un adossement à d'autres grandes institutions" pour la conservation, le catalogage, la numérisation et la restauration de ses collections (Institut national d'histoire de l'art, BnF, Louvre, musée d'Orsay, Centre Pompidou...).
Des expositions confidentielles
Les activités en matière d'expositions et d'édition sont "confidentielles et déficitaires". La fréquentation publique de ses lieux est de l'ordre de 30.000 à 35.000 visiteurs par an seulement, toutes expositions confondues, les plus courues plafonnant aux environs de 15.000 visiteurs. Pour les expositions, des coopérations devraient être recherchées avec d'autres établissements culturels, selon la Cour.
La ministre de la Culture Aurélie Filippetti et la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche Geneviève Fioraso ont deux mois pour répondre à la Cour.
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