Les artistes amateurs s'estiment menacés par un projet de loi
L'objectif est clair : supprimer le travail dissimulé nuisant aux artistes professionnels, notamment aux intermittents du spectacle. L'avant projet de loi, en gestation depuis 2007, se propose donc d'encadrer davantage les prestations offertes par les artistes amateurs, notamment les musiciens.
Selon ce texte, qui doit être présenté en décembre à la ministre de la Culture Christine Albanel, les amateurs seront désormais soumis au code du travail et ne pourront se produire que s'ils ont chacun un contrat de travail et s'ils perçoivent un salaire individuel.
Mais alors, que vont devenir les chorales d'enfants, les troupes de théâtre de rue, les groupes de musiciens amateurs ? Organisateurs et artistes bénévoles s'inquiètent. Jusqu'à présent, les amateurs étaient souvent regroupés au sein d'associations, qui percevaient une indemnité globale pour chaque prestation. Ces indemnités servent à payer costumes, instruments et frais liés à la formation.
_ "Il est impossible de faire une fiche de paye par personne et de payer les
charges pour chacun, cela aurait un coût financier trop important pour les
groupes", s"insurge Lisardo Lombardia, directeur général du Festival interceltique de Lorient, qui rassemble
cette année 4.500 artistes, dont beaucoup de bénévoles.
Bob Haslé, président de Bodadeg ar Sonerion, la plus grande fédération
de bagadoù, renchérit : "pour chaque artiste jouant une journée dans un festival, il faudrait payer 210 euros, alors qu'un bagad ne reçoit en général que 700 à 1.000 euros d'indemnité globale... Faites le calcul pour un groupe de 40 musiciens: demain, on est mort !".
Reste que le ministère de la Culture estime qu'aujourd'hui rien n'est décidé. Ce texte n'est qu'un avant-projet de loi, qui pourra encore beaucoup évoluer.
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